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L'USS satisfaite des hausses salariales 2008

Les postiers helvétiques sont parmi le meilleurs d'Europe.
La hausse des salaires a atteint 3,5% à La Poste en 2008
L'Union syndicale suisse (USS) constate que la croissance économique profite enfin aux salariés, mais avec des exceptions. La hausse des salaires réels reste inférieure aux gains de productivité réalisés ces dernières années.

Avec des hausses de salaire de 3% ou de 2,5%, les employés vont
bénéficier de la croissance économique du pays avec une hausse de
leurs revenus en termes réels. Par contre, dans un "nombre non
négligeable d'entreprises et de branches", les hausses de salaires
sont inférieures à 2%, a déploré lundi l'organisation
faîtière.



En outre, la hausse des salaires réels reste inférieure aux gains
de productivité réalisés ces dernières années. "Dans plusieurs
branches il s'agit là de la première hausse générale des salaires
depuis longtemps", a relevé le conseiller national Paul Rechsteiner
(PS/SG), président de l'USS. Pour la Confédération par exemple, la
dernière adaptation des salaires réels date d'il y a effectivement
16 ans.

L'égalité à la traîne

Toutefois, il y a encore de substantiels progrès à réaliser en
matière d'égalité entre hommes et femmes. L'administration fédérale
elle-même a refusé d'appliquer à sa propre politique du personnel
l'instrument, le "Logib", qu'elle a mis au point pour analyser les
structures des salaires.



"La compensation du renchérissement pour 2007 sera probablement de
0,7%, si bien que dans presque toutes les branches, les salaires
réels vont augmenter de manière sensible", s'est félicité Daniel
Lampart, économiste en chef de l'USS.



Le bilan est qualifié de réjouissant dans le secteur des services:
"de bons accords ont été conclus à La Poste (3,5%) et dans
certaines entreprises de transport, ainsi que chez la Coop (2,5% à
3%)", a-t-il relevé. La hausse de salaire obtenue chez Swisscom
(2,7%) lui paraît satisfaisante.

Industrie et fonctionnaires

Dans l'industrie, de nombreuses hausses de salaire sont
supérieures à 3%. "Par contre, les hausses de salaire dans les
grandes banques sont décevantes, avec 2,5% à l'UBS et au Credit
Suisse, et dans la branche pharmaceutique, Novartis avec 2,5%", a
néanmoins observé Daniel Lampart.



A fin 2007, les résultats financiers positifs enregistrés par la
majorité des cantons et la Confédération, la hausse du taux
d'inflation et les résultats des entreprises parapubliques ont
"joué un rôle favorable pour les salariés dans le déroulement des
négociations salariales", a relevé Pierre-Alain Gentil, président
du syndicat du personnel des transports.



Dès le 1er juillet 2008, le personnel de la Confédération obtient
une hausse de 2,2%, dont 1,2% pour le renchérissement et 1% de
hausse réelle. Sa situation est plus favorable que dans les cantons
où les procédures parlementaires sont achevées: les hausses ne vont
guère au-delà de 1%.



ap/jh

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Rattrapage insuffisant

L'économiste en chef de l'USS constate que la crise de l'immobilier et des marchés financiers aux Etats-Unis n'a pour l'heure que marginalement touché l'économie suisse.

"C'est dû au fait qu'en Suisse, les banques sont principalement actives dans des domaines peu concernés par ces problèmes et qu'aucun phénomène inquiétant de surendettement de grande ampleur n'est observable sur le marché immobilier indigène", a expliqué Daniel Lampart.

Toutefois, si les problèmes conjoncturels des Etats-Unis devaient s'aggraver, "les accords salariaux conclus seraient, conjoncturellement parlant une bénédiction: renforçant en effet le pouvoir d'achat, ils contribueraient à compenser des impulsions économiques extérieures qui pourraient s'avérer déficientes".

Daniel Lampart considère cependant comme insuffisant le rattrapage salarial obtenu pour l'année à venir. Il en veut pour preuve la hausse de la productivité au travail qui a beaucoup plus augmenté que le salaire réel entre 2003 et 2006.

En outre, le porte-monnaie des salariés est également menacé par les augmentations de prix, que ce soit pour les carburants, les taux hypothécaires ou les produits alimentaires et les taxes.