L'UDC pas longtemps dans l'opposition?

Cette émission lui était consacrée par la télévision régionale
schaffhousoise. Si Samuel Schmid et sa future collègue Eveline
Widmer-Schlumpf opèrent un «changement de cap» pour «représenter
entièrement les valeurs de l'UDC», le parti réévaluera la
situation, a déclaré Christoph Blocher.



Exclus du groupe UDC aux Chambres, le Bernois et la Grisonne ont
«orienté» les discussions sur une possible scission au sein du
parti, estime le conseiller fédéral évincé.



Selon lui, Eveline Widmer-Schlumpf et Samuel Schmid voulaient
faire partie d'un groupe parlementaire et avaient intérêt à ce que
le groupe se scinde en deux. Au lendemain de l'élection du Conseil
fédéral, ils se sont pourtant prononcés officiellement contre une
scission.

Hypocrites et affabulateurs

Concernant sa non-réélection, Christoph Blocher a de nouveau
haussé le ton après avoir pourtant tenu durant la semaine deux
discours plutôt réconciliateurs aux Chambres.



Devant les caméras schaffhousoises, il a accusé le Parlement
d'»hypocrisie» car il a maintenu une «concordance d'apparence». Il
a aussi reproché au PDC de raconter des «bobards». «Celui qui ne se
fâcherait pas après une telle saloperie ne vaut rien», a dit le
futur-ex-ministre. Le groupe UDC n'a pas voulu réaliser que son
conseiller fédéral zurichois pouvait ne pas être réélu, a encore
constaté le principal intéressé.



Le président du parti Ueli Maurer lui avait assuré au soir
précédant l'élection que «tout était en ordre». Eveline
Widmer-Schlumpf avait annoncé la veille du 12 décembre qu'elle
«n'accepterait jamais une telle élection», a ajouté le perdant de
cette journée.



La conseillère fédérale élue présente toutefois une version des
faits différente. «Je ne sais pas ce qui est vrai», a commenté M.
Blocher. Diffusée sur la chaîne régionale «Schaffhauser Fernsehen»,
l'émission hebdomadaire d'entretien avec M. Blocher sera maintenue
en 2008, malgré l'éviction de son hôte du Conseil fédéral.

Sérénité retrouvée à Fribourg

Par ailleurs, le calme est revenu au sein de l'UDC
fribourgeoise. Après l'émotion qui a suivi l'éviction de Christoph
Blocher du Conseil fédéral, il avait été question de scission, de
sécession ou encore d'exclusion. Après un comité central samedi à
Neyruz (FR), tout baigne.



«On va repartir de plus belle tous ensemble», a dit samedi le
président de l'UDC fribourgeoise Jean-Luc Rimaz à l'issue de la
tenue d'un comité central réunissant près de 70 personnes. Selon
lui, la discussion a été franche et animée et les choses ont été
remises à plat. «Chacun a mis un peu d'eau dans son vin. Il n'a été
question ni de scission, ni de sécession. Et personne n'a demandé
l'exclusion de qui que ce soit».



Le 12 décembre dernier, la température était montée de plusieurs
crans dans le parti. Le député Michel Losey avait accueilli d'un
«génial» la nouvelle de la non-réélection de Christoph Blocher.
Cette sortie avait provoqué un florilège d'amabilités au sein de la
section.



ats/tac