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Blocher évincé: l'analyse des politologues

Quelles seront les conséquences du coup de force Verts-PS-PDC?
Quelles seront les conséquences du coup de force Verts-PS-PDC?
Avec trois femmes au gouvernement et même quatre avec la chancelière de la Confédération, la Suisse rejoint les champions scandinaves en matière de parité. Pour la politologue Regula Stämpfli, c'est "un signal positif fort".

En étant évincé par Eveline Widmer-Schlumpf, Christoph Blocher a
été l'artisan involontaire de la promotion des femmes, souligne la
politologue. "Le climat va sûrement changer au sein du Conseil
fédéral, indépendamment du sexe de la nouvelle élue UDC."

Pour Regula Stämpfli, l'élection de Madame Widmer-Schlumpf est
la meilleure manière d'oeuvrer en faveur de l'égalité. Au
Parlement, les femmes suisses restent toutefois nettement
sous-représentées: 67 membres sur 246, soit 27,2% des élus aux
Chambres.

Retour de bâton au PDC?

La gauche est elle aussi minoritaire au Parlement. Dans le camp
des partis bourgeois majoritaires, le PDC a pourtant agi en
fonction d'elle, relève le politologue Andreas Ladner. Cela
pourrait nuire au parti à moyen terme: "Ses électeurs conservateurs
ne l'ont peut-être pas apprécié et ils pourraient se tourner vers
l'UDC", estime-t-il.



Le PDC a atteint un objectif à court terme en évinçant Christoph
Blocher du gouvernement. "En termes de pouvoir politique, il aurait
peut-être mieux valu qu'il lance une candidature issue de ses
rangs", analyse Andreas Ladner.



Les démocrates du centre se sont probablement trop concentrés sur
la personne de Christoph Blocher. Grâce à l'éviction de leur
conseiller fédéral, les démocrates du centre ont acquis une
légitimité à passer dans l'opposition, relève le politologue. A
l'avenir, l'UDC recourra davantage aux instruments qu'elle connaît
déjà comme la circulaire du 1er août, les manifestations, les
référendums et les initiatives populaires.

Scission peu probable

Cette politique d'opposition n'apportera pas forcément plus
d'électeurs au parti à moyen terme, prédit Regula Stämpfli. "L'UDC
a surtout été gagnante lorsqu'elle a pris ses responsabilités au
sein des gouvernements", rappelle-t-elle. L'UDC a en outre déjà
bien exploité son potentiel d'électeurs.



Pour Andreas Ladner, une scission au sein du groupe parlementaire
UDC est possible, mais pas forcément souhaitable, tout dépend de la
taille du nouveau groupe. A ses yeux, les politiciens UDC qui se
sentent proches de Samuel Schmid et d'Eveline Widmer-Schlumpf
feraient mieux de rejoindre un autre groupe parlementaire. Dans
tous les cas, les deux conseillers fédéraux UDC ne seront pas
soutenus par la majorité du groupe de leur parti.



Or, le soutien d'au moins certains membres serait important sur le
plan psychologique. Les ministres devront toujours trouver des
majorités au-delà des groupes, souligne Andreas Ladner. Au
gouvernement, rien ne devrait changer. Les deux ministres UDC et
les radicaux maintiendront une majorité bourgeoise. Pour le
politologue, le Conseil fédéral n'a pas glissé au
centre-gauche.



agences/boi

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Quid de la répartition des départements?

Le Conseil fédéral désormais au complet, tous les regards se tournent vers mardi, jour prévu de la répartition des départements.

Eveline Widmer-Schlumpf devrait vraisemblablement reprendre le ministère de Christoph Blocher (DFJP), car elle a dit n'avoir aucun souhait particulier.

Aucun autre changement ne devrait se produire. Plusieurs conseillers fédéraux devraient en effet démissionner d'ici 2009 ou 2010.

Pascal Couchepin et Hans-Rudolf Merz l'ont clairement annoncé et Moritz Leuenberger et Samuel Schmid pourraient les suivre. Il est donc peu probable que ces ministres changent de département pour une si courte période.

Par ailleurs, Micheline Calmy-Rey ne semble pas prête à quitter le DFAE et Doris Leuthard n'a que peu de raisons de quitter l'Economie, dont elle est à la tête depuis l'été 2006 seulement.

Une rocade semble en outre peu probable avant l'aboutissement du projet de refonte des départements, qui devrait être présenté d'ici février.

De fortes audiences à la TV

Les audiences de mercredi matin ont été qualifiées d'exceptionnelles par la TSR. Près de 93'000 Romands en moyenne (61,4% de part de marché) ont regardé l'événement.

Un pic a été enregistré à 19h59 avec 432'000 téléspectateurs (68,6%). La part de marché a été de 41,4% sur l'ensemble de la journée.

Le site tsr.ch a reçu plus de 170'000 visites.

En Suisse alémanique, 4 téléspectateurs sur 5 étaient branchés sur SF1 mercredi matin (501'600 personnes en moyenne). La part de marché a grimpé jusqu'à 79,2%.