Modifié

Médecines alternatives: contre-projet proposé

L'homéopathie bientôt réintroduite dans les prestations remboursées?
L'homéopathie a notamment été exclue de l'assurance de base
Les partisans des médecines alternatives ont trouvé une oreille attentive au Conseil des Etats, qui a accepté jeudi d'opposer un contre-projet à l'initiative "Oui aux médecines complémentaires".

Le contre-projet direct, proposé par Rolf Büttiker (PRD/SO) et
accepté par 36 voix contre 4, très proche dans sa formulation du
texte de l'initiative, risque d'entraîner le retrait de cette
dernière.



L'initiative se veut une réponse à la décision prise en 2005
d'exclure l'homéopathie, la thérapie neurale, la phytothérapie, la
médecine anthroposophique et la médecine traditionnelle chinoise du
catalogue des prestations remboursées par l'assurance de base.

Elle demande que la Confédération et les cantons pourvoient à
une prise en charge complète des médecines complémentaires. Le
contre-projet reprend cette exigence mais a supprimé l'adjectif
"complète".



"Je ne peux pas promettre que cette version entraînera le retrait
de l'initiative mais je m'engage à prôner cette solution" au sein
du comité d'initiative, a déclaré Simonetta Sommaruga (PS/BE).

Eviter un oui à l'initiative

Rolf Büttiker s'est référé à l'initiative des Alpes pour
justifier sa proposition. A l'époque, "on n'a pas voulu faire de
contre-projet et le peuple a accepté au final l'initiative", a-t-il
rappelé, en soulignant, à l'instar de tous les orateurs, que les
médecines alternatives sont très appréciées au sein de la
population.



La formulation du contre-projet a outre l'avantage de permettre au
Parlement d'élaborer une législation "raisonnable". Contrairement à
l'initiative, il n'induit pas obligatoirement une prise en charge
de toutes les médecines alternatives par l'assurance maladie de
base.



Le Soleurois a aussi insisté sur la nécessité de mieux légiférer
sur la formation de ceux qui pratiquent ces formes de thérapie afin
d'éviter les charlatans.



Plusieurs orateurs, notamment à gauche, se sont posés en
défenseurs des médecines complémentaires. Il faut améliorer la
collaboration entre ceux qui appliquent ces méthodes et ceux qui
pratiquent la médecine scientifique, pour le bien du patient, a
souligné Simonetta Sommaruga.



ats/jh

Publié Modifié

Pascal Couchepin pas convaincu

Tous ces arguments n'ont pas convaincu Pascal Couchepin qui a justifié devant les sénateurs sa décision d'exclure cinq médecines complémentaires. "Ce qui n'est pas scientifique ne doit pas être laissé de côté et deviendra peut-être scientifique un jour", a-t-il philosophé. Mais, en attendant, il n'y a pas de critères uniques pour définir les quelque 200 médecines complémentaires pratiquées par environ 20'000 thérapeutes.

"Certains prennent en compte la saignée, comme chez Molière", a-t-il noté. Faute de définition claire des médecines alternatives, on ne sait pas ce que veut dire les mettre sur un pied d'égalité et on ouvre un champ illimité d'interprétations et de contestations".

Selon le ministre, ce problème de fond demeurera même avec le contre-projet. "Il faut avoir le courage de dire non pour la clarté", a-t-il plaidé en vain.

Le dossier retourne au National, qui s'était prononcé en septembre contre l'initiative, tout comme le Conseil des Etats, mais sans lui opposer de contre-projet.

Le délai de traitement de ces deux textes au Parlement a été prorogé jusqu'au 14 mars 2009.