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Le retour des médecines complémentaires

L'homéopathie bientôt réintroduite dans les prestations remboursées?
L'homéopathie bientôt réintroduite dans les prestations remboursées?
L'assurance maladie devrait à nouveau rembourser des traitements alternatifs. Comme les Etats, le National a finalement accepté mercredi d'opposer un contre-projet à l'initiative "Oui aux médecines complémentaires". Celle-ci va être retirée.

La décision est tombée par 95 voix contre 60. L'opposition est
venue de l'UDC et d'une frange du PRD et du PDC, qui refusent de
grever l'assurance de base avec des traitements supplémentaires. Le
peuple et les cantons auront le dernier mot puisque les Chambres
fédérales ont concocté un contre-projet direct à inscrire dans la
Constitution.

A l'instar du président de la Confédération Pascal Couchepin,
certains orateurs se sont plaints de cet ancrage des médecines
douces, dont l'"efficacité reste à prouver", dans la Constitution.
Il aurait mieux valu se contenter d'élaborer une loi, cela aurait
été plus élégant, a estimé Jürg Stahl (UDC/ZH).

Une seule différence

Le contre-projet ne diffère quasiment pas de l' initiative populaire , a expliqué
Thérèse Meyer (PDC/FR) au nom de la commission. Celle-ci veut
remettre en question la décision de Pascal Couchepin d'exclure
l'homéopathie, la thérapie neurale, la phytothérapie, la médecine
anthroposophique et la médecine traditionnelle chinoise de
l'assurance de base en 2005.



En substance, il s'agit de réintégrer ces disciplines dans le
catalogue des prestations remboursées. Seule différence entre les
deux textes, l'initiative exige une prise en compte "complète" des
médecines complémentaires.



Pour éviter de devoir rembourser tous les traitements alternatifs,
avec des conséquences financières néfastes, le contre-projet fait
l'impasse sur la notion de complétude. Cette version est toutefois
suffisante aux yeux des initiants qui se sont dit prêts à retirer
leur texte. Ceux-ci attendent désormais du Conseil fédéral qu'il
fixe la date du scrutin populaire.



ats/dk

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Fort soutien populaire, selon des sondages

Aux yeux des partisans, les traitements alternatifs sont un complément précieux à la médecine allopathique classique, notamment pour les malades chroniques, les enfants et les femmes enceintes.

Plusieurs sondages ont montré le soutien d'une forte part de la population aux médecines douces. Un sondage publié début septembre par Santésuisse a montré que 81% des personnes interrogées accepteraient l'initiative "Oui aux médecines complémentaires" si elle était soumise au vote maintenant.

Les cantons, consultés par la commission préparatoire du National, sont en revanche plus sceptiques. Seuls quatorze d'entre eux ont approuvé le nouvel article constitutionnel (AR, BE, FR, GE, GL, GR, OW, SG, SO, SZ, TG, TI, VD, ZG).

Vers un débat pourri?

"On va vers un débat pourri", a dénoncé Pascal Couchepin, accusant les partisans des médecines complémentaires de "pervertir le débat".

Le radical a affirmé que ceux-ci veulent bien davantage que la réintégration des cinq méthodes dans le catalogue des prestations prises en charge, dont des lits d'hôpitaux et des chaires universitaires.

Les universités de Berne et de Zurich consacrent déjà des chaires aux médecines non allopathique, a rétorqué Thérèse Meyer.