Le processus n'en est en effet qu'au tout début: il faut encore
mobiliser tous les milieux, faire voter la population, convaincre
Swiss Olympic et enfin décrocher la timbale du CIO. Si la route est
encore longue et semée d'embûches avant la désignation en 2011 de
la ville organisatrice, le comité exploratoire GEJO 2018, constitué
pour préparer cette candidature, est pourtant résolument
enthousiaste avec son slogan «GEJO 2018 Pourquoi pas?».
Marco Torriani, président du comité mais aussi directeur général
d'un grand hôtel genevois, a détaillé vendredi devant la presse les
avantages de Genève. La ville possède toutes les infrastructures
sportives, hôtelières et de transport pour organiser le
manifestation. Et surtout, Genève se situe au coeur des Alpes.
Le bob en France
Jean-Pierre Jobin, membre du comité et président de Genève
Tourisme, imagine installer un anneau de vitesse à Palexpo ou
encore créer un village olympique dans le futur quartier de la
Praille. On pourrait ensuite transformer ce village en logements
dont Genève a fort besoin, se réjouit le candidat PDC malheureux au
Conseil des Etats.
Pour le bob, le comité lorgne du côté français vers La Plagne. Les
compétitions de ski de fond pourraient se dérouler dans la Vallée
de Joux et les courses de ski alpin dans des stations valaisannes
et vaudoises. On n'en saura pas plus pour l'instant sur les
stations intéressées. Mais il y a de nombreuses pistes homologuées
en Valais, a précisé Jérémie Robyr, président de Valais
Tourisme.
Pas de décision politique
L'idée de cette candidature a germé il y a quatre ans, a
expliqué Jean-Pierre Jobin. Un petit groupe y travaille. Il s'agit
maintenant de se lancer dans une «démarche participative» pour
travailler avec les milieux intéressés et la population.
Des contacts ont été pris avec les autorités de la Ville, des
cantons de Genève, de Vaud et du Valais ainsi qu'auprès de la
présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey, assure
Jean-Pierre Jobin. Tous nous ont encouragés, selon lui. Mais il n'y
a aucun engagement politique à ce stade.
«Quasiment aucune chance»
Il faut dire qu'il reste du chemin à faire. Mi-2008, une
première évaluation sera faite pour savoir s'il faut poursuivre
cette candidature. Selon le calendrier olympique, l'inscription de
Genève comme ville requérante doit se faire avant 2009, sur
décision du Parlement du sport de Swiss Olympic .
Mais il y a moins d'un mois, Swiss Olympic estimait que les
conditions pour organiser des jeux d'hiver en Suisse d'étaient pas
réunies. Confronté au projet genevois, Swiss Olympic ne ferme
pourtant pas complètement la porte. «Nous restons d'avis qu'une
candidature pour 2018 n'a pas de sens et quasiment aucune chance de
passer la rampe», explique Claudia Imhasly, responsable de la
communication de Swiss Olympic.
La candidature devra aussi passer l'épreuve des urnes genevoises,
une condition imposée par Swiss Olympic.
ats/bri/het
La Suisse et les JO
La Suisse n'a organisé les JO qu'à deux reprises en 1928 et 1948, à chaque fois dans la station grisonne de St-Moritz.
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. Mais les nombreux projets qui ont fleuri depuis sont toujours passés à la trappe.
L'échec sur la toute dernière ligne droite de la candidature de Sion 2006 avait suscité une large émotion en Valais.
Rude concurrence
Le CIO sélectionnera en 2010 les villes candidates, puis désignera en 2011 la ville organisatrice.
La concurrence sera rude. Munich (D), Tromso (Norvège), Annecy-Grenoble (F), Denver (Etats-Unis) et Pyeong Chang (Corée du Sud) sont déjà dans les starting blocs.