Début octobre, un spectacle de la chorale de l’Université de Neuchâtel a eu d’importantes conséquences. Quelque 80% des chanteurs et 25% du public ont été contaminés. Deux semaines plus tard, ce foyer d’infection n’est toujours pas circonscrit. Par effet de domino, près de 100 personnes sont malades.
Selon plusieurs membres de la chorale, il a fallu plus de trois jours pour que les personnes contacts des chanteurs soient avertis par les centrales de traçage romandes. Les personnes contacts sont les gens restés avec la personne malade à moins de 1,5 mètre et pendant une durée supérieure à 15 minutes.
Ce retard dans la mise à l’isolement s’explique par l’augmentation des contaminations. Partout en Suisse, les centres de traçage cantonaux sont saturés. A Genève, le centre est capable de gérer entre 50 et 100 cas par jour. Les cas varient entre la simple quarantaine d'une personne seule, jusqu'à l’enquête d'entourage complexe pour une personne sur plusieurs cantons. Ce Jeudi, Genève devait traiter plus de 500 cas.
Augmenter drastiquement les effectifs
Pour faire face à l’augmentation des cas, les cantons renforcent en urgence leurs effectifs. Genève dispose actuellement de 110 enquêteurs. Ce chiffre va être doublé la semaine prochaine. Dans le canton de Vaud, l'équipe est composée de 80 personnes. D’ici la fin du mois, ils seront 40 enquêteurs supplémentaires. Dans le canton du Jura, les autorités étudient la possibilité de recourir à des prestataires privés pour le suivi des quarantaines et des isolements. Des civilistes sont également appelés à l’aide dans le canton de Neuchâtel.
Signe de la détérioration, plusieurs cantons ont arrêté de publier les informations sur les lieux de contamination. Le virus circule de plus en plus dans la population. La priorité est mise sur l’identification des foyers d’infection les plus à risque comme les EMS, ainsi que le travail de mise en isolement des personnes contacts.
Il n’y a plus assez de ressources pour tout faire. Partout, la qualité et la quantité des enquêtes d’entourage ont dû être réduites.
François Ruchti et Dimitri Zufferey/jfe