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Christoph Blocher fier de l'empreinte laissée

Christoph Blocher estime que son style de direction laissera des traces
Christoph Blocher estime que son style de direction laissera des traces
Freiner les dépenses, serrer la vis dans l'asile, se détourner de l'adhésion à l'UE: Christoph Blocher est fier d'avoir laissé ses marques au Conseil fédéral.

Tirant vendredi le bilan de son activité au gouvernement,
l'ex-ministre UDC s'est plu à vanter sa méthode de gestion.

«C'est étonnant que l'on ait fait tout ça en quatre ans», a
souligné devant la presse le ministre évincé par le Parlement,
avant d'aller remettre les clés du Département fédéral de justice
et police (DFJP) à Eveline Widmer-Schlumpf. Et de lister tous les
dossiers que ses services ont traités depuis 2004.

Freiner les dépenses

Son passage au Conseil fédéral relevait d'un mandat basé sur le
programme du gouvernement mais aussi sur les promesses électorales
qu'avait faites le Zurichois. Parmi elles, la réduction des coûts
et de l'activité de l'Etat.



Ce n'est pas sans plaisir que Christoph Blocher a affiché les 15%
de baisse des dépenses dans son département depuis 2003 alors que
la Confédération affiche une hausse de 17%. Les méthodes à
appliquer sont les mêmes que dans l'économie privée, a répété une
nouvelle fois l'ancien entrepreneur. Si les autres départements
avait suivi l'exemple, les dépenses fédérales serait de 32% plus
basses qu'actuellement, a-t-il estimé.



Reste qu'en attendant, «l'hyperactivité législative du Conseil
fédéral a été contenue et un changement de mentalité s'est opéré
dans l'administration».



"Il a été possible d'empêcher que l'argent du contribuable ne soit
une nouvelle fois investi dans la compagnie Swiss ou ne serve à
financer une expansion irresponsable de Swisscom, qui se proposait
de racheter un opérateur universel étranger", a relevé le ministre
de la Justice. En outre, durant cette législature, le gouvernement
n'a pas créé de nouveaux impôts et "désormais, les intérêts de la
Suisse occupent une place prépondérante dans les relations avec
l'Union européenne".

Un certain style de direction

Autre succès de la «méthode Blocher»: ne plus recourir à de
larges comités d'experts qui mettent des années à étudier un
dossier mais à de petits groupes auxquels un objectif clair est
donné. Le style de direction qu'a imposé le Zurichois dans son
département, en opérant par mandats, laissera des traces, estime le
conseiller fédéral sur le départ.



Outre la «pression constante» sur les finances, Christoph Blocher
a exprimé sa fierté d'avoir pu «imprimer d'importants changements
d'orientation» dans des domaines comme l'asile et les étrangers. Un
durcissement placé, selon lui, sous le double signe de la
préservation de la tradition humanitaire et de la lutte contre les
abus.

L'adhésion aux oubliettes

Autre sujet de satisfaction pour le ministre UDC: l'adhésion à
l'Union européenne n'est plus aujourd'hui un objectif stratégique.
Le fait qu'elle soit encore une option est le résultat du système
de concordance, a-t-il commenté, estimant à titre personnel que le
but devrait être la «non-adhésion».



D'une manière générale, «l'indépendance et l'autodétermination
sont largement reconnues comme les fondements de la réussite
nationale», peut-on lire dans le bilan de Christoph Blocher.



ats/het

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Quel avenir politique?

Venu devant les médias flanqué des cadres de son département, Christoph Blocher s'est montré moins disert sur son avenir politique.

Dès mardi, il entrera dans l'opposition. Mais pas question d'en savoir plus sur le rôle qu'il jouera au sein de l'UDC.

La décision de celui qui est pressenti comme futur président tombera en janvier.

Interrogé sur le sort que réservera son parti à l'extension de l'accord de libre-circulation à la Roumanie et la Bulgarie, Christoph Blocher n'a pas caché qu'une partie de l'UDC y est totalement opposée. Quant à lui, il est «réservé». La question est moins l'extension de l'accord que les conditions dans lesquelles elle se fera.

Quant à son héritage de ministre, «il faudra veiller à que tout ce qui a été décidé soit appliqué si l'on veut une amélioration».

S'il n'avait pas été éjecté du Conseil fédéral, le Zurichois se serait fait fort de contrôler que les lois sont appliquées. «Car ça ne sert à rien d'en créer de nouvelles si elles ne sont pas mises en oeuvre».

Discuter des problèmes réels

Christoph Blocher considère que "le progrès majeur réalisé au cours de cette législature reste cependant la possibilité de discuter ouvertement des problèmes réels".

Le conseiller fédéral UDC estime que les abus en matière d'asile, d'aide sociale et d'assurance-invalidité ne sont plus des sujets tabous" et que la "criminalité des jeunes et des étrangers peuvent désormais être débattues franchement".

"Les principaux projets en chantier dans le DFJP, tels que la réforme de la justice, ont pu être menés à bien ou sont en voie de l'être". Des étapes décisives ont été franchies dans la révision de l'organisation judiciaire fédérale et l'unification des procédures pénale et civile.

Christoph Blocher affirme s'être opposé souvent avec succès à ceux qui réclament de nouvelles lois, alors que les bases légales requises existent déjà bien souvent et qu'il s'agit de les appliquer de manière rigoureuse.