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Les opposants à l'initiative du GSsA lancent leur campagne

Une halle du fabricant Ruag près de l'aéroport militaire d'Emmen (LU), le 22 octobre 2020. [Keystone - Peter Klaunzer]
Le comité du non à l'initiative sur le matériel de guerre lance sa campagne / Le 12h30 / 2 min. / le 19 octobre 2020
Les opposants à l'initiative contre le commerce de matériel de guerre ont lancé lundi leur campagne. Il estiment que le projet serait coûteux et injuste pour de nombreuses PME suisses.

L'initiative du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) et des Jeunes Verts, qui sera soumise au peuple le 29 novembre prochain, entend limiter le financement des producteurs de matériel de guerre dans le monde. Le texte veut interdire tout financement de la Banque nationale suisse (BNS) ou des fondations et institutions de prévoyance envers des entreprises réalisant plus de 5% de leur chiffre d’affaires annuel dans ce type d'industrie.

En face, le comité d'opposition réunit des parlementaires du PLR, des Vert'libéraux, du PDC et de l'UDC. Ils estiment qu'avec ce projet, les possibilités d'investissement des fonds de prévoyance sociale deviendront plus coûteuses et les risques plus importants. Selon eux, l'AVS et les caisses de pension devront soit limiter leurs investissements à quelques entreprises, soit contrôler chaque année les volumes de ventes de milliers d'entreprises.

Les PME suisses touchées

"En définitive, ce seraient les revenus des caisses de pension qui fondraient comme neige au soleil", a expliqué le Vert'libéral vaudois François Pointet. Il ne faut pas "surcharger la barque" alors que le système de prévoyance sociale suisse est confronté à des problèmes urgents, a-t-il relevé.

Ils dénoncent en outre une définition trop large des "producteurs de matériel de guerre", qui s'étend à toutes les entreprises qui réalisent plus de 5% de leur chiffre d'affaires annuel avec la production d'équipements destinés à la défense. L'initiative ne vise ainsi pas seulement les grandes multinationales d'armement, comme RUAG, Airbus ou Boeing, mais aussi les PME suisses qui fournissent des pièces détachées et éléments d’assemblage d’équipement militaires, estime le comité.

Enfin, l'initiative menacerait également l'indépendance et la mission de la BNS, selon eux, en introduisant des "interdictions bureaucratiques" et des "quotas arbitraires".

Pas une lourde perte

Pour le GSsA et et les Jeunes Verts, les investissements dans les producteurs de matériel de guerre sont contraires à la tradition humanitaire et la neutralité de la Suisse. En outre, exclure ceux-ci des portefeuilles d'investissement ne serait pas néfaste, car l'industrie d'armement ne représente en outre qu'à peine 1% du volume du marché mondial des titres, et les investissements durables ne cessent de progresser.

Ils notent par ailleurs que de plus en plus d'investisseurs et de caisses de pension introduisent déjà des critères éthiques ou durables sans perdre au niveau des rendements.

Le texte a été déposé en juin 2018. Une majorité bourgeoise s'y est opposée au Parlement. Seule la gauche et le PEV soutiennent le texte.

ats/jop

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Aucun type de financement toléré

Selon le texte, l'octroi de crédits, de prêts et de donations, la prise de participation et l'acquisition de titres figureraient parmi les types de financements interdits. Le texte demande par ailleurs que la Confédération s’engage afin que les banques et les assurances soient soumises à des conditions analogues.