IP Lait explique cette nécessité d'importation par une production de beurre à la baisse, alors que la demande est en hausse, notamment en raison du semi-confinement de ce printemps, qui a poussé les gens à cuisiner à la maison, et le coup d'arrêt donné au tourisme d'achat.
Mais est-ce qu'on consomme trop de beurre? "Il y a des mécanismes économiques du drainent la matière grasse du lait, dont on pourrait faire du beurre, vers d'autres secteurs du marché, notamment certains fromages frais. La question, ce n'est donc pas est-ce qu'on est trop friands de beurre, mais qu'est ce qu'on fait du lait qu'on produit en Suisse", répond Jérémie Forney, anthropologue à l'Université de Neuchâtel et spécialiste du monde agricole, dans Le Point J.
Notre production laitière nationale serait tout à fait à même de répondre à notre consommation de beurre. Mais le lait produit dans les fermes de Suisse va partir dans différents canaux et être transformé en une multitude de choses différentes.
Importer près de 3000 tonnes de beurre en un an, est-ce exceptionnel? Quelle est la place du beurre dans la vie des Suisses?
Jessica Vial et l'équipe du Point J
Le casse-tête des étiquettes
De nombreux consommateurs ont souligné le manque de clarté des emballages du beurre importé que l'on peut désormais trouver dans les commerces suisses: un beurre européen sera simplement marqué d'une lettre "B", alors que le beurre indigène arbore une lettre "A".
"Nous demandons au minimum que le beurre ait des emballages clairs, qui différencient le beurre suisse et le beurre importé", réagit Francis Egger, vice-directeur de l'Union Suisse des paysans.
>> Ecouter l'émission On en parle du 12 octobre sur le sujet: