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Construction: non des patrons au compromis

Le secteur de la construction en train de sortir de la crise
Le différend avait entraîné de nombreuses manifestations
Le conflit de la construction n'est pas près de se terminer. Les délégués de la Société suisse des entrepreneurs ont rejeté jeudi le compromis sur la convention collective nationale. Une attitude jugée "irresponsable" par les syndicats.

Ils s'opposent à plusieurs des points négociés avec les
syndicats. Réunis à Zurich, les délégués de la SSE ont refusé le
compromis élaboré le 19 décembre avec les syndicats sous la
médiation de Jean Luc Nordmann, ancien chef de la Direction du
travail au Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).

Heures supplémentaires en cause

Ils ne sont pas d'accord notamment avec la compensation des
heures supplémentaires. La SSE espère parvenir à une solution
concernant les différents points litigieux.



Les partenaires s'étaient mis d'accord le 19 décembre sur les
points essentiels, notamment des augmentations de salaire. Dès le
1er février 2008 les salaires devaient être augmentés de 3% et un
montant forfaitaire de 600 francs sera versé dès l'entrée en
vigueur de la nouvelle convention, le 1er juillet prochain. Il
était également prévu d'augmenter les salaires de 2% en 2009.

Sans CCT depuis octobre

La branche de la construction se trouve dans une situation de
vide conventionnel depuis octobre dernier, la SSE ayant résilié la
Convention collective de travail (CCT), faute d'accord avec les
syndicats.



Après plusieurs manifestations, des grèves avaient eu lieu à
mi-octobre sur de grands chantiers à Berne, Neuchâtel et Genève
ainsi que sur les chantiers des nouvelles lignes ferroviaires
alpines. Début novembre, une deuxième vague de grèves a paralysé
quelque 250 chantiers.



ats/tac/hof

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Les syndicats fâchés

Les syndicats Unia et syna accusent les entrepreneurs d'avoir envenimé le conflit dans la construction en refusant la nouvelle convention collective de travail. Ils jugent l'attitude des patrons "irresponsable" et leur reprochent de ne pas avoir tenu parole.

Unia et syna soulignent jeudi dans un communiqué commun que la convention de médiation ne permet pas de négociations ultérieures. Pour éviter "un conflit dur et long", la Société suisse des entrepreneurs doit revenir sur sa décision.

Les travailleurs du bâtiment doivent pouvoir bénéficier d'une convention collective de travail qui les protège contre le dumping salarial et social.

Les syndicats reprochent à la SSE de mettre en danger la paix sociale. Les maçons ne vont pas accepter "cette rupture de parole" des entrepreneurs et vont lutter pour leur convention.

Les instances compétentes d'Unia et de syna vont se prononcer samedi sur le résultat de la médiation. "Face au refus des entrepreneurs, les syndicats sont obligés de prendre de nouvelles mesures de lutte", avertissent Unia et syna.

Regrets du médiateur Jean-Luc Nordmann

Médiateur dans le conflit dans le secteur de la construction, Jean-Luc Nordmann regrette que les délégués de la SSE aient rejeté le compromis élaboré.

Cette décision est à ses yeux regrettable pour chaque entreprise du bâtiment et pour les travailleurs, mais aussi pour la place économique suisse et dans la perspective des accords bilatéraux et des mesures d'accompagnement.

Le Département fédéral de l'économie regrette aussi cette décision mais se dit confiant dans la possibilité de voir les partenaires trouver un accord.