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Soins intensifs, lits et respirateurs: où en sont les hôpitaux suisses

Combien de lits de soins intensifs et de respirateurs artificiels sont occupés par des malades du Covid-19? Combien restent disponibles? Suivez les taux d'occupation à l'échelle suisse et cantonale en trois graphiques mis à jour quotidiennement.

Texte mis à jour le 4.11.2020. Après les contaminations, les hospitalisations ont pris l'ascenseur. Mercredi, plus de 3000 malades du coronavirus étaient hospitalisés en Suisse. Les hôpitaux arrivent-ils à gérer l'afflux de patients? Y a-t-il suffisamment de lits? Vont-ils être débordés?

Pour répondre à ces questions, une équipe de chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ) a développé un système de surveillance. Celui-ci se concentre sur les unités de soins intensifs, dont les lits sont moins nombreux et demandent davantage de personnel et matériel. Le but: prévoir l'évolution du nombre de patients grâce aux données collectés par l'armée suisse et, si nécessaire, déplacer de nouveaux malades vers d'autres hôpitaux.

En octobre, le nombre de patients Covid-19 pris en charge aux soins intensifs a fortement augmenté. Face à cette évolution, plusieurs cantons ont repoussé les opérations non-urgentes pour libérer des lits. Le taux d'occupation a lui oscillé autour des 66%.

Deux tiers des cas graves sous respirateurs

Malgré cette hausse, le nombre de malades aux soins intensifs pour cause de Covid-19 reste pour l'heure en-dessous des chiffres atteints lors de la première vague. A noter que les patients dont la santé se dégrade sont admis aux soins intensifs en général après 5 à 10 jours d'hospitalisation.

De plus, les cas graves peuvent nécessiter des soins sur une longue durée. En période de crise, les entrées sont bien plus fréquentes que les sorties. Environ deux tiers d'entre eux sont intubés et donc sous respirateurs artificiels.

La situation par canton

Les chiffres au niveau suisse ne reflètent pas toujours la réalité du terrain. Ce printemps, les hôpitaux tessinois saturaient alors que d'autres cantons enregistraient peu de patients. De plus, les capacités des unités de soins intensifs varient d'un canton à l'autre.

Certains établissements de Fribourg et Neuchâtel affichent des taux d'occupation dépassant les 80%, voire les 90%. Le taux varie rapidement dans ces cantons de taille moyenne, sans hôpitaux universitaires, qui disposent d'unités de soins intensifs de taille restreinte.

La première vague a toutefois montré que les hôpitaux peuvent rapidement augmenter leurs capacités. Mais le manque de personnel limite ces ajouts, car les lits en soins intensifs demandent davantage de ressources que les lits conventionnels.

Pour aider le système hospitalier, l'équipe de l'ETHZ réalise des prévisions sur 7 jours afin d'anticiper l'afflux de patients, prévoir les besoins et éventuellement rediriger des malades vers d'autres établissements.

>> Comment les hôpitaux s'organisent? Regarder le reportage du 19h30 :

Les hôpitaux romands s'organisent face à la deuxième vague de Covid-19.
Les hôpitaux romands s'organisent face à la deuxième vague de Covid-19. / 19h30 / 2 min. / le 21 octobre 2020

Valentin Tombez, Julian Schmidli (SRFdata)

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Méthodolgie

Les chercheurs de l'EPFZ, en collaboration avec les hôpitaux universitaires de Zurich et l'Institut tropical et de santé publique suisse, se basent sur des modèles mathématiques pour prédire l'occupation des soins intensifs. Les modèles estiment les futurs nombres de cas, décès et hospitalisations. Ces informations sont ensuite combinées avec les données d'occupation des lits récoltées par l'armée suisse, afin de donner une image actuelle de la situation et prédire les développements à court terme.