Le bilan provisoire dressé en début de soirée est lourd. Un
premier corps avait été repêché dans l'après-midi et les autorités
ont confirmé en soirée la découverte de deux autres militaires
décédés. Deux autres étaient toujours portés disparus.
Les soldats font partie d'une compagnie de sûreté de transport
aérien. L'accident est survenu jeudi matin dans le cadre d'un
service militaire, a annoncé le Département fédéral de la défense.
Une enquête a été ouverte.
Débit de la Kander normal
L'alarme a été donnée vers 11.30 heures, a précisé Silvia
Schenker, porte-parole de la justice militaire. Deux canots
pneumatiques de l'armée descendaient la Kander, lorsqu'ils ont
chaviré à Wimmis. Pour quelles raisons? C'est ce que devra
déterminer l'enquête ouverte par le juge d'instruction militaire
Michael Leutwyler.
On sait déjà que le débit avoisinait les 40 m3 par seconde, une
quantité apparemment pas exceptionnelle pour ce cours d'eau. La
police aidée de chiens, l'armée et les pompiers ainsi que deux
hélicoptères ont été mobilisés pour les recherches.
Plusieurs questions restaient ouvertes en début de soirée,
notamment concernant l'équipement du groupe et sa mission.
Apparemment il s'agissait d'un exercice dans le cadre d'une
formation continue. Selon Walter Knutti, commandant des Forces
aériennes, les missions sur l'eau ne sont pas le pain quotidien de
ce type de troupes.
Samuel Schmid consterné
Le conseiller fédéral Samuel Schmid s'est dit consterné et
triste après l'accident de canot militaire sur la Kander (BE). Le
ministre de la défense a exprimé jeudi "sa profonde sympathie" aux
proches de la victime et des disparus. "Je leur souhaite courage,
force et confiance", a déclaré le Bernois.
C'est la deuxième fois en l'espace d'une année qu'un accident
grave touche de plein fouet l'armée suisse, "je le déplore
infiniment", a-t-il ajouté. Les enquêteurs de la justice militaire
mettront en lumière aussi rapidement que possible les circonstances
exactes du drame, a promis le conseiller fédéral.
Samuel Schmid a renoncé à participer jeudi à un sommet de l'OTAN à
Bruxelles à la suite de l'accident.
ats/cer/hoj
Hotline mise sur pied
Le DDPS a annoncé avoir mis sur pied une hotline au numéro 031/324.72.72.
Pour rappel, le 12 juillet 2007, cinq recrues et un sergent, âgés de 20 à 23 ans, avaient fait une chute mortelle en gravissant la Jungfrau, à la suite du déclenchement d'une avalanche.
En octobre, un tribunal militaire a ouvert une enquête contre deux guides de montagne, prévenus de «multiples homicides par négligence».
La Justice militaire mène l'enquête
Après l'accident de canot sur la rivière Kander près de Wimmis (BE), la Justice militaire s'occupe de l'obtention des preuves.
Les faits, les personnes impliquées et le contexte sont passés au peigne fin.
Lorsque cette phase sera terminée, il s'agira de décider si une enquête préliminaire doit être ouverte, a expliqué jeudi Silvia Schenker, porte-parole de la Justice militaire.
Si c'est le cas, le dossier sera transmis à un auditeur à la fin de l'enquête préliminaire.
Celui-ci décidera alors si un acte d'accusation doit être dressé, s'il rend une ordonnance de condamnation ou si la procédure est abandonnée.
Selon Silvia Schenker, il est courant que la Justice militaire ouvre une enquête préliminaire lors d'accidents.
Elle n'a toutefois pas voulu se prononcer pour le cas de Wimmis.