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Monsieur Prix présente son dernier rapport

Le Surveillant des prix tire sa révérence et ne mâche pas ses mots.
Le Surveillant des prix tire sa révérence et ne mâche pas ses mots.
Environ 290 millions: telle est la somme que «Monsieur Prix» affirme avoir permis aux Suisses d'économiser en 2007. Mais il reste du pain sur la planche, notamment concernant les médicaments, les implants médicaux et l'électricité.

Bientôt retraité, Rudolf Strahm a présenté jeudi son ultime
rapport annuel. Mais pas question pour lui de baisser les bras
avant son départ, qui interviendra entre fin mai et fin août,
a-t-il souligné devant les médias. Sa succession reste ouverte, le
Conseil fédéral n'ayant pas encore tranché.

Le Bernois a reçu 1312 plaintes de la part de la population en
2007, contre 1364 un an plus tôt. Une bonne partie des cas traités
(264) étaient liés aux prix administrés, notamment dans le domaine
des taxes hospitalières, des tarifs d'électricité, ainsi que des
taxes sur l'eau ou les ordures.

Le point central de la santé

La santé n'a pas fini d'occuper le Surveillant des prix. Il est
particulièrement remonté concernant les prix des médicaments. Les
mesures prises en 2005 ont certes permis une stabilisation l'année
suivante. Mais la facture a de nouveau pris l'ascenseur en 2007,
avec des coûts supplémentaires évalués à 300 millions de
francs.



En cause: la tendance de l'industrie à remplacer d'anciennes
préparations par de soi-disant nouvelles, plus chères. Or ces 300
millions représentent 3000 postes d'infirmières, un secteur où on
ne cesse de serrer la vis, a critiqué Rudolf Strahm.

Pascal Couchepin critiqué

«Cette politique a échoué», a martelé l'ancien conseiller
national socialiste. Et d'enfoncer le clou en déclarant avoir
toujours eu le sentiment pendant ses années comme «Monsieur Prix»
que les services du ministre de la santé Pascal Couchepin étaient
plus enclins à prêter l'oreille au lobby pharmaceutique qu'à
lui.



Concernant les marges dans la distribution des médicaments, Rudolf
Strahm demande une révision totale du système. Il a livré à la
Confédération un nouveau modèle intégrant l'ensemble des canaux et
qui offre une plus grande marge de manoeuvre aux caisses
maladie.



En conclusion, Rudolf Strahm s'est dit fier d'avoir contribué à
faire de l'îlot de cherté helvétique un thème politique. Mais,
alors que le problème est urgent, les résistances de l'économie
face à une vraie concurrence à l'importation demeurent et des
projets comme le Cassis de Dijon sont bloqués, a-t-il
déploré.



ats/cab

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Les chantiers du surveillant des prix

Avant sa retraite, le Surveillant entend encore passer au crible les prix des implants (prothèse de hanche ou de genoux et pacemaker notamment). «Un marché en pleine croissance.» Les résultats de l'enquête sont attendus prochainement.

Les taxes hospitalières font également partie de ses priorités. Le nouveau financement des hôpitaux décidé par le Parlement nécessitera une adaptation de la méthode d'analyse.

Autre source d'inquiétude, l'électricité. Les prix dans ce secteur relèvent depuis le début 2008 de la commission fédérale ad hoc, mais l'ouverture du marché ne sera effective qu'à la fin de l'année.

Rudolf Strahm craint que les entreprises d'électricité augmentent leurs tarifs durant la phase transitoire, d'autant qu'aucune sanction n'est possible.

Au chapitre des télécommunications, des recommandations sont prévues en ce qui concerne les prix de l'accès à la boucle locale, de l'interconnexion du réseau fixe, de la facturation de raccordement, des lignes louées ainsi que de l'accès aux canalisations de câbles de Swisscom.

Enfin, la situation bénéficiaire de La Poste a motivé une analyse des prix dans le secteur logistique.