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Oecuménisme: rencontres de Taizé à Genève

Première prière au temple de la Fusterie (www.taize-geneve.ch)
Première prière au temple de la Fusterie (www.taize-geneve.ch)
Quarante mille jeunes sont attendus à partir de vendredi à Genève pour la 30e rencontre annuelle de la communauté oecuménique de Taizé qui durera du 28 décembre au premier janvier, ont annoncé jeudi les organisateurs.

Venant de tous les coins d'Europe, 30'000 de ces jeunes seront
logés chez l'habitant dans toute la région lémanique. Lors de la
rencontre, préparée en collaboration avec les églises catholiques
et protestantes, les participants se retrouveront pour "prier,
chanter, lire la Bible, faire silence, rencontrer l'autre", a
indiqué la communauté de Taizé dans un communiqué.

Des moments de prière commune dans la vaste salle de Palexpo
marqueront les temps forts de la rencontre. Pour nourrir les
réflexions, la "lettre de Cochabamba", un texte écrit en Bolivie
lors d'une récente rencontre de jeunes chrétiens animée par la
communauté de Taizé, sera remise aux participants.

Message du pape

"Saurons-nous veiller à une répartition plus équitable des
biens?", "Dans les situations de conflits, saurons-nous écouter
l'autre?", "Irons-nous jusqu'au pardon?", interroge cette
lettre.



Dans un message de soutien à la rencontre, le pape Benoît XVI a
écrit: "En allant à la rencontre du peuple de Dieu qui vous
accueille, comme dans les temps de prière ou de rencontre, vous
êtes invités à ouvrir des chemins nouveaux d'espérance".

Accueil de la population

Afin d'accueillir les milliers de jeunes, la communauté de Taizé
a fait appel à l'hospitalité de la population, à la fois par le
biais des paroisses, d'une campagne d'affichage et d'articles de
presse. "On a besoin de vous!", haranguent ainsi des affiches dans
les rues de Genève. A la veille de la rencontre, 28'800 places de
logement avaient été trouvées. La dernière rencontre des jeunes de
Taizé s'est tenue l'an dernier à Zagreb en Croatie.



La première de ces rencontres s'est tenue à Paris en 1978. Les
premières années, 15 à 20'000 faisaient le déplacement.
Actuellement la moyenne est de 30 à 40'000 personnes, mais le cap
des 100'000 participants a été atteint par trois fois.



afp/swissinfo/cab

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Une origine suisse

En 1940, le Vaudois Roger Schutz, 25 ans, quitte la Suisse pour acheter une maison délabrée en Bourgogne, dans le petit village de Taizé, alors proche de la ligne de démarcation entre la France occupée et la France libre.

Son idée: fonder une communauté chrétienne et accueillir des réfugiés fuyant la guerre. Au fil des ans, de nombreux jeunes commencent à venir à Taizé pour chercher une foi nouvelle, surtout après le grand chambardement de la fin des années 60.

Aujourd'hui, Taizé compte une centaine de frères venus de quelque trente pays et appartenant à diverses confessions qui s'engagent au célibat et à la vie commune dans une grande simplicité.

La communauté n'accepte pour elle-même aucun don. Les frères gagnent leur vie par leur travail: ils fabriquent des poteries qu'ils vendent dans une boutique.

Entre mars et novembre, Taizé accueille chaque semaine des milliers de personnes surtout des jeunes.

Des hôtes illustres ont également fait le voyage, comme Vaclav Havel, Nelson Mandela ou Mère Teresa, et de nombreux dignitaires religieux, le Pape Jean-Paul II en tête.

Frère Roger a été poignardé à mort le 16 août 2005 pendant la prière du soir, par une jeune déséquilibrée qui ne voulait apparemment qu'attirer l'attention. Depuis, c'est Frère Aloïs qui est le prieur de Taizé.