"C'est un problème récurrent depuis quelques années", indique
Jean-Claude Marguet, chef du service de l'enseignement obligatoire
du canton de Neuchâtel. Selon une enquête de l'ATS, Vaud, le Jura,
Genève et le Tessin vivent des situations comparables.
Partout, on constate que le nombre d'étudiants dans les facultés
des sciences est insuffisant, surtout en mathématiques, mais aussi
dans d'autres branches comme la biologie. Pour pallier ce manque,
les cantons tentent de se montrer imaginatifs.
Genève a par exemple procédé à l'embauche de profs français. Dans
le Jura et au Tessin, il a fallu recourir à des engagements
temporaires de personnes sans qualification pédagogique, mais avec
des compétences dans les branches concernées.
Pénurie de profs en vue
Les écoles secondaires tessinoises ont en outre confié des
heures de mathématiques à des universitaires diplômés dans des
disciplines proches, en majorité des biologistes et des
économistes.
Ce genre de mesures peut certes suffire pour l'instant, estimait
en avril Beat Zemp, président de l'association faîtière des
enseignants alémaniques. Mais cela ne fait que retarder l'échéance:
selon lui, la pénurie menace à partir de 2010.
A terme, le Tessin envisage d'ailleurs de proposer une formation
continue aux enseignants primaires pour qu'ils puissent dispenser
des cours, notamment de mathématiques, dans les écoles
secondaires.
La Commission des mathématiques de la Suisse italienne, qui
regroupe les maîtres concernés, s'est récemment élevée contre cette
mesure en soulignant qu'il fallait disposer d'une "solide formation
pour garantir la qualité de l'enseignement".
Détente sur le front de l'allemand
La situation semble par contre s'être détendue en ce qui
concerne le recrutement des profs d'allemand. Quelques difficultés
ont été signalées à Genève, Fribourg et dans le canton de Vaud,
mais sans commune mesure avec les problèmes qui avaient cours il y
a quelques années, à en croire les responsables cantonaux.
Plus surprenant, le canton de Fribourg souffre d'un manque
d'enseignants en économie familiale. "Nous avons eu plusieurs
départs à la retraite cette année", explique Robert Zufferey,
adjoint au chef du Service de l'enseignement obligatoire de langue
française.
"Et depuis que la formation de ces profs-là passe aussi par
l'université, il est plus difficile de recruter. Nous devrons donc
prendre des mesures pour promouvoir cette discipline", indique
Robert Zufferey.
ats/hoj
Incertitudes à Zurich et Lucerne
Outre-Sarine, les inquiétudes viennent surtout de Zurich, seul canton à compter plus de 10 postes encore ouverts à quelques jours de la rentrée, fixée au 18 août.
Sur les bords de la Limmat, on concède que "dans un nombre relativement élevé de cas, on a mis en place des solutions provisoires, comme l'engagement temporaire de retraités".
Les autorités ont décidé d'évaluer plus à fond la situation une fois la rentrée derrière elles.
Si elles arrivent à la conclusion que le marché de l'emploi des enseignants restera tendu pendant quelques années, elles envisageront d'autres mesures.
Une solution serait de relancer des maîtres ayant quitté le monde de l'enseignement, comme les mères de famille qui ont arrêté de travailler à la naissance de leur enfant.
Enfin, Lucerne signale avoir lancé cette année une campagne de recrutement dans les journaux du sud de l'Allemagne
Si toutes les places n'étaient pas pourvues le jour de la rentrée (18 août), les responsables auraient recours à des remplaçants.