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Lait: les paysans veulent un prix équitable

Le prix du lait va être adapté à l'évolution du marché [KEYSTONE - MICHAEL PROBST]
Une campagne de promotion a été lancée en ce sens. - [KEYSTONE - MICHAEL PROBST]
Un franc pour le paysan par litre de lait. Quatre vaches à croix blanche sont venues vendredi matin à Berne pour défendre un prix "équitable du lait". Des producteurs suisses ont lancé ainsi leur campagne nationale.

«Le lait équitable, c'est bon», diffusent depuis octobre dans
toute l'Europe des vaches en résine de différentes couleurs. Au nom
d'éleveurs suisses, le syndicat Uniterre et l'association
alémanique Big-M (Bäuerliche Interessengruppe für Marktkampf) ont
repris vendredi la campagne initiée en octobre 2007 par la nouvelle
Fédération européenne des producteurs de lait (European Milk Board,
EMB).

«Il en va de la viabilité à long terme des exploitations
laitières», a relevé devant les médias Jacques Barras, président de
la commission laitière d'Uniterre.



Depuis plus de 15 ans, le prix du lait a baissé d'environ 30 %
alors que le prix aux consommateurs n'a reculé que de 17,8 %.
Résultat, environ 1500 exploitations disparaissent chaque année en
Suisse, cela ne peut pas continuer.

Combat européen

Les éleveurs suisses visent un franc par litre, prix équitable
car il couvrirait les coûts de production. Les producteurs
revendiquent aussi le maintien des exploitations laitières
actuelles, le maintien, voire la création d'emplois correctement
rémunérés dans l'espace rural, l'application du principe de
souveraineté alimentaire et la valorisation des terroirs.



Le pays n'étant pas un cas isolé en Europe, 320 éleveurs romands
et 400 alémaniques ont rallié EMB qui représente entre-temps 80 000
producteurs de lait. Dans une douzaine de pays, la plateforme
européenne se bat pour obtenir un litre de lait à 40 centimes
d'euro le litre.

Menace de grève

Selon le président d'Uniterre Pierre-Alain Tombez, la campagne
pour le lait équitable ne dérange pas les consommateurs, mais les
acheteurs des grands distributeurs. Des négociations sont prévues
en février. Le cas échéant, les producteurs de lait pourraient
aller jusqu'à une grève générale des livraisons de lait.



En attendant, 150 paysans sont venus soutenir les revendications
d'EMB sur la Place fédérale. Les vaches de la campagne seront
disposées dans les champs, le long des routes et présentées dans
les foires et autres salons. Les organisations membres d'EMB se
réuniront à Bruxelles le 13 février pour décider de la suite du
mouvement européen.



La fédération des Producteurs suisses de lait a «de la
compréhension» pour la revendication d'un franc par litre, a
indiqué son porte-parole Christoph Grosjean. Mais son rôle
d'organisation faîtière se situe dans la négociation plus que dans
l'exigence. Elle espère obtenir une augmentation du prix du lait ce
printemps. Le tarif se situe actuellement autour de 70
centimes.



ats/hof/bri

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Lait en poudre taxé à l'importation dans l'UE

L'Union européenne taxe depuis vendredi les importations de lait en poudre écrémé venant de Suisse. Elle veut ainsi compenser le fait que les prix sont désormais moins élevés en Suisse que dans l'UE, a indiqué un porte-parole de la Commission. Le montant du prélèvement a été fixé à 832 euros par tonne.

La taxation aux frontières est un mécanisme autorisé par un accord commercial conclu en 1972 entre l'UE et la Confédération, l'un des grands pays producteur de lait en poudre avec le géant Nestlé. Il prévoit que lorsque les prix sont plus élevés en Suisse que dans l'UE, la Suisse peut subventionner ses exportations de lait en poudre écrémé pour compenser la différence de tarifs.

Lorsque la situation est inverse, l'UE peut taxer les importations suisses, de manière à éviter des distorsions de concurrence. C'est le cas aujourd'hui et il s'agit d'une première due à la forte hausse des prix des matières premières agricoles dans l'UE et par contrecoup des produits laitiers, puisque le bétail est nourri principalement de fourrages.

Le prélèvement pourrait être modifié en mai, date à laquelle Bruxelles réexaminera le différentiel de prix entre l'UE et la Suisse.