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F/A-18: Franz Weber défend son initiative

Pour F.Weber, l'initiative n'est pas dirigée contre l'armée.
L'initiative n'est pas dirigée contre l'armée, a affirmé F.Weber
Franz Weber a défendu vendredi son initiative "contre le bruit des avions de combat à réaction dans les zones touristiques". Il accuse les opposants de tromper l'électorat sur le texte soumis au vote le 24 février prochain.

"L'initiative n'est pas dirigée contre l'armée et l'aviation
militaire, mais contre la terreur du bruit et les excès de
l'armée", a déclaré à Berne, devant la presse, l'écologiste de 80
ans. C'est un moyen de pression pour que l'armée réduise ses
mouvements de vol.

«La situation est épouvantable», selon les partisans de
l'initiative contre le bruit des jets militaires dans les régions
touristiques. Et d'assurer qu'ils ne veulent pas l'abolition de
l'armée, mais dénoncer «les mensonges et les faux arguments». Le
peuple et les cantons se prononceront le 24 février sur
l'initiative populaire lancée par l'association Helvetia Nostra de
l'écologiste Franz Weber.

Pas contre l'armée

L'initiative, qui a abouti en novembre 2005 avec plus de 110'000
signatures, vise à ancrer dans la Constitution fédérale
l'interdiction en temps de paix de tout exercice militaire
impliquant des avions de combat à réaction de type F/A-18
("Hornet") et F-5 ("Tiger") dans les "zones de détente
touristiques". Le survol du Valais et de l'Oberland bernois est
notamment visé.



Franz Weber a d'emblée annoncé la couleur: «il est scandaleux de
dire que nous sommes contre les forces aériennes.» Son texte
n'empêche ni la défense de la Suisse, ni des opérations pendant des
événements comme le Forum de Davos ou l'Euro 2008, a-t-il fait
valoir devant la presse vendredi à Berne.

Terreur et excès

«Mais vivre dans ce bruit, c'est effarant.» Il s'agit donc de
lutter contre «la terreur du bruit» et les excès de l'armée. Si les
nuisances sonores générées par les Tiger étaient encore
supportables, les FA-18 ont fait déborder le vase aux yeux de
l'habitant de Montreux (VD).



D'après lui, ces avions sont les plus bruyants de la terre, et de
surcroît inadaptés à la configuration d'un pays comme la Suisse. Et
les choses ne devraient pas s'améliorer avec le remplacement à
venir du chasseur en bout de course Tiger.



Franz Weber s'est aussi érigé contre «les calomnies» qui insinuent
qu'il n'est monté au créneau que parce qu'il a sauvé de la
démolition le Grandhotel Giessbach, au bord du lac de Brienz (BE).
S'il avait été égoïste, il aurait agi au niveau cantonal et non
fédéral, a-t-il relevé, insistant une nouvelle fois sur le fait
qu'il n'est pas le propriétaire de Giessbach et n'y habite pas.

Opposition de la droite

Le Conseil fédéral et le Parlement prônent le rejet de
l'initiative. Le comité d'opposants réunit des parlementaires des
rangs de l'UDC, du PDC, du PRD, du PEP, de l'UDF, du PLS et de la
Lega.



Outre tous les partis de droite et bourgeois, le comité comprend
des associations militaristes et de défense des tireurs, ainsi que
des organismes issus des milieux du tourisme.



ats/tac/bri

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Réduction des aérodromes erronée

L'association valaisanne «Ras-le-bol» n'est pas en reste. Réduire le nombre des aérodromes militaires de quinze à trois - à Meiringen/BE, Payerne/VD) et Sion - était «une énorme erreur», a déploré le membre du comité et ancien responsable de la communication du Conseil d'Etat Michel Clavien.

Les conséquences de ce bruit «infernal» se répercutent tant sur les humains que sur les animaux, a-t-il affirmé. Sans compter l'impact négatif sur l'environnement, l'économie, le tourisme et le secteur immobilier.

Tout le monde souffre, aussi bien les vacanciers que la population locale, qui vit également pour une bonne part du tourisme, a renchéri un riverain de Meiringen.

Une solution serait de mieux répartir les nuisances en rouvrant deux à trois places d'aviation et de tenir compte des périodes touristiques.

Les partisans du «oui» à l'initiative s'en sont en outre pris à l'attitude des autorités, jugées arrogantes et fermées au dialogue. «On ne se fait pas d'illusion sur l'issue de la votation, mais il est temps de dire les choses clairement», a souligné Michel Clavien.

Une menace pour l'armée

Les organisations militaires ont présenté leurs arguments le même jour à Zurich. Selon elles, l'initiatitve met en péril non seulement les Forces aériennes, mais aussi l'armée.

Accepter l'initiative constituerait dans les faits une interdiction de s'entraîner pour les Forces aériennes suisses dans leur propre pays, a dit Michele Moor, président de la Société suisse des officiers.

Les Forces aériennes s'efforcent aujourd'hui déjà de limiter les effets négatifs des vols militaires, a affirmé Rolf Homberger, président de l'Association suisse de sous-officiers. Elle effectue ainsi de nombreux exercices à l'étranger ou les remplace par des simulations.

Pour l'ancien conseiller national Jean-Pierre Bonny, président de l'association Pro Militia, l'initiative populaire est aussi «formulée de manière maladroite». Il faudrait définir ce qu'est une région touristique car «la Suisse toute entière est une région touristique».