Publié

Otages des Farc: comité de soutien à Genève

F.Delloye a dit à Genève miser sur une "exfiltration clandestine"
F.Delloye a dit à Genève miser sur une "exfiltration clandestine"
Un comité de soutien a été lancé à Genève pour obtenir la libération des otages détenus en Colombie. La famille d'Ingrid Bétancourt espère toujours que la médiation du président vénézuélien Chavez débouchera sur une réussite.

Un comité de soutien de journalistes suisses et internationaux a
été lancé lundi à Genève pour libérer les otages détenus par les
FARC en Colombie. Il a été créé à l'initiative du directeur du Club
suisse de la presse, Guy Mettan.



Parallèlement, une vingtaine de députés du Grand Conseil genevois
ont lancé une pétition demandant aux autorités genevoises et
suisses de poursuivre leurs efforts pour obtenir la libération de
tous les otages en Colombie.

Ex-époux d'Ingrid Bétancourt à Genève

Le père de Mélanie et Lorenzo Betancourt et ex-mari d'Ingrid
Betancourt, détenue dans la jungle colombienne depuis février 2002,
était présent lundi à Genève. «Le président Hugo Chavez peut
demander aux FARC des concessions supplémentaires, car la guérilla
a besoin de lui pour assurer sa logistique», a déclaré Fabrice
Delloye.



Il a imputé au président Alvaro Uribe l'échec de la libération des
otages à la fin de l'an dernier. Selon lui, le chef de l'Etat
colombien, «otage des paramilitaires», continue de refuser tout
accord humanitaire avec les Forces armées révolutionnaires (FARC).
«Le mot humanitaire n'entre pas dans le vocabulaire du président
Uribe», a dénoncé Fabrice Delloye.

"Exfiltration clandestine"

Il a appelé à créer une «chaîne de solidarité» et à renforcer
les pressions de l'opinion internationale sur les gouvernements. En
se félicitant de la mobilisation de la France, de la Suisse et de
plusieurs pays latino-américains, il a souhaité que les Etats-Unis
usent également de leur influence pour la libération des
otages.



Fabrice Delloye a indiqué lundi placer désormais ses espoirs dans
une "opération clandestine d'exfiltration des otages vers le
Venezuela". Une "exfiltration" clandestine aura "très certainement
lieu", avec l'appui du président vénézuélien Hugo Chavez et en
dépit de l'opposition des autorités colombiennes, a-t-il
prédit.

«Situation dramatique»

«La situation est dramatique. Il y a vraiment urgence», s'est
exclamé l'ex-mari d'Ingrid Betancourt, associé aux négociations
depuis six ans. Selon lui, il faut convaincre le président Uribe de
mettre en oeuvre l'accord humanitaire proposé par la France, la
Suisse et l'Espagne, visant à démilitariser une zone de 800 km2
pendant 40 jours en vue de l'échange des 46 otages des FARC contre
500 guérilleros prisonniers des autorités de Bogota.



«Je me battrai jusqu'au bout avec l'espoir de réussir», a confié
Fabrice Delloye. Selon son analyse, les FARC se trouvent sur la
défensive et dépendent de leurs sanctuaires au Venezuela. «Hugo
Chavez a un pouvoir sur les FARC», a-t-il estimé.



ats/tac

Publié

Bogota: pas de nouvelle mission

A Bogota, le ministre des Affaires étrangères Fernando Araujo a affirmé que le gouvernement colombien n'accepterait pas de nouvelle mission internationale.

«Nous envisageons la possibilité que les FARC respectent leur engagement de libérer les otages Clara Rojas et Consuelo Gonzalez, et dans ce cas nous faciliterons cette opération mais sans accepter la présence de missions internationales humanitaires», a déclaré le ministre.

Fin décembre, une délégation de sept pays, dont un diplomate suisse, basée à l'aéroport de Villavicencio, à 100 km au sud de Bogota, devait aller récupérer dans la jungle Clara Rojas, l'adjointe de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt, son fils Emmanuel, et une ex-parlementaire Consuelo Gonzalez.

Après des jours d'attente, les otages n'ont pas été libérés. Selon Fabrice Delloye, le président Uribe savait que le petit Emmanuel était à Bogota et a manoeuvré pour faire échouer la médiation d'Hugo Chavez.