La Suisse a modifié sa méthode de calcul des zones présentant un risque élevé d'infection au Covid-19 (voir encadré ci-dessous). Conséquence de cette décision: la liste, qui recensait une soixantaine de pays et de nombreuses régions de pays voisins, est considérablement raccourcie. A partir du 29 octobre, la quarantaine à l'arrivée en Suisse n’est plus obligatoire que pour les personnes en provenance d’Andorre, d’Arménie, de Belgique, de République tchèque ainsi que de trois régions ou territoire français, les Hauts-de-France, l’Île-de-France et la Polynésie française.
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Mais qu'en est-il des déplacements des Suisses à l'étranger? Alors qu'elle figurait parmi les meilleurs élèves du continent européen il y a quelques semaines à peine, la Suisse est devenue aujourd'hui l'un des pays les plus touchés par la flambée des cas de coronavirus. Les résidents helvétiques font-ils les frais de cette évolution ultra rapide de l'épidémie? Les Etats ont-ils durci les conditions d'entrée des touristes helvétiques? Tour d'horizon dans les principaux pays européens.
(Attention, au vu de l'évolution de l'épidémie, les situations dans chaque pays évoluent très rapidement et les règles peuvent changer du jour au lendemain. Si vous souhaitez vous rendre à l'étranger, renseignez-vous avant de partir.)
FRANCE
La frontière entre la Suisse et la France est ouverte. Pourtant, depuis le 30 octobre, la France vit à nouveau sous le régime du confinement, et ce jusqu'au 1er décembre au moins. A ce titre, les déplacements sur le territoire français sont interdits, sauf dans des cas bien déterminés, et sur présentation d'une attestation de déplacement dérogatoire. Il s'agit, entre autres, des déplacements pour se rendre sur son lieu de travail, des déplacements pour acheter des biens de première nécessité ou des déplacements pour motif familial impérieux.
Le consulat général de France à Genève a précisé sur son internet les conséquences de ces restrictions sur les mouvements transfrontaliers des résidents suisses. Si passer un week-end à Paris ou se rendre dans sa résidence secondaire dans le sud de la France est totalement exclu, le tourisme d'achat reste autorisé, à condition de remplir une attestation dérogatoire de sortie, à l'instar de tout résident hexagonal. Il est également possible de prendre l'air dans un rayon d'un kilomètre autour de son domicile.
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ALLEMAGNE
Contrairement à la France, l’Allemagne n’a pas ordonné de nouveau confinement face à la flambée des cas de coronavirus. Angela Merkel a toutefois annoncé la fermeture des restaurants, des bars et des installations de loisirs (théâtres, cinémas, piscines, etc.) pour un mois dès lundi 2 novembre.
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En ce qui concerne les voyage en Allemagne, la Suisse entière est désormais classée comme zone à risque depuis le 24 octobre. Les résidents suisses désirant se rendre en Allemagne doivent par conséquent remplir un formulaire et présenter un test Covid négatif datant de moins de 48 heures. Le test peut également être réalisé gratuitement en Allemagne, notamment dans un des centres de test mis en place dans de nombreux aéroports du pays.
Dans l’attente du résultat, les nouveaux arrivants doivent rester en isolement strict à leur lieu de destination. Ils ne peuvent pas quitter leur logement ni recevoir des visites. Si le test est positif, une quarantaine de 14 jours doit être observée. Seul un résultat négatif permet de lever la mesure d’isolement.
Mais le tourisme d'achat reste possible. Dans le Land frontalier du Bade-Wurtemberg, une exception est en effet faite pour les séjours d’une durée inférieure à 24 heures, pour des personnes en provenance des "régions frontalières". Pour la Suisse, il s’agit des cantons d'Appenzell Rhodes-Intérieures, Appenzell Rhodes-Extérieures, Argovie, Bâle-Campagne, Bâle-Ville, Jura, Saint-Gall, Schaffhouse, Soleure, Thurgovie et Zurich.
AUTRICHE
L’Autriche ne restreint pas les entrées en provenance de Suisse. Les frontières restent ouvertes et aucune quarantaine ni aucun test Covid ne sont demandés pour les résidents suisses qui souhaitent se rendre dans le pays. Cela ne veut pour autant pas dire que les touristes suisses sont accueillis les bras ouverts.
En effet, le gouvernement autrichien a annoncé un nouveau confinement à partir de mardi 3 novembre jusqu'à la fin du mois. Il a aussi annoncé la mise en place d'un couvre-feu nocturne entre 20h00 et 06h00 ainsi que la fermeture des restaurants, hôtels, institutions culturelles et sportives. Les écoles et les crèches restent en revanche ouvertes, de même que les magasins et les coiffeurs.
ITALIE
A l’instar de l’Autriche, l’Italie n’a émis aucune restriction d’accès pour la Suisse. Les résidents helvétiques sont donc autorisés à se rendre en Italie pour des raisons de travail, de tourisme ou de loisirs, sans devoir observer de quarantaine. Seule exigence fixée par les autorités italiennes: remplir un formulaire à l’entrée du pays dans lequel le signataire déclare ne pas avoir été testé positif au Covid-19 ou, si c’est le cas, avoir observé 14 jours d’isolement.
Pourtant, Rome a dû prendre des mesures drastiques face à l’augmentation du nombre de cas de coronavirus dans le pays. Les cinémas et les théâtres sont fermés et les restaurants doivent cesser de servir leurs clients à 18h00. Les autorités ont par ailleurs imposé un couvre-feu nocturne dans plusieurs régions du pays.
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ESPAGNE
L’entrée sur le territoire espagnol est officiellement possible pour tous les résidents suisses, sans obligation de devoir observer une période de quarantaine. Toutefois, face à l’augmentation des cas de coronavirus, le gouvernement de Pedro Sanchez a décrété 'état d’urgence sanitaire. Ce régime d’exception autorise les régions à boucler leur territoire pour limiter la mobilité. La quasi-totalité des communautés autonomes du pays ont ainsi fermé leurs frontières, à l'exception de la Galice, de l’Estrémadure, de la Communauté valencienne, des Baléares et des Canaries
PORTUGAL
Les résidents suisses sont autorisés à entrer au Portugal sans restriction. Seuls les archipels de Madère et des Açores ont des règles plus strictes. Pour les vols vers des deux destinations, il est nécessaire de présenter un test Covid négatif réalisé moins de 72 heures avant l’embarquement ou d'en effectuer un à l’arrivée et rester en isolement jusqu’à réception du résultat.
A noter toutefois que le Portugal a mis en place de vastes restrictions de mouvements sur son territoire pour le week-end de la Toussaint. Du vendredi 30 octobre jusqu’au mardi 3 novembre à 06h00, la circulation entre les 308 municipalités que compte le pays est interdite. En outre, un confinement local - mais moins sévère qu'au printemps - a été prononcé dans trois municipalités du nord du pays.
Dès mardi 3 novembre, les mesures en place dans les trois communes reconfinées seront élargies à 121 communes représentant quelque 70% de la population du Portugal. Le gouvernement compte par ailleurs décréter l'état d'urgence pour se donner les coudées franches dans ses efforts pour endiguer la propagation du Covid-19.
ROYAUME-UNI
Au Royaume-Uni, chaque province décide de sa stratégie en matière de lutte contre la propagation du virus. Les quatre nations - Angleterre, Pays de Galles, Ecosse et Irlande du Nord - suivent toutefois la même ligne et ont placé la Suisse sur leur liste des pays à risque. Les résidents helvétiques doivent donc observer une quarantaine obligatoire de 14 jours à leur arrivée sur sol britannique.
Le Premier ministre Boris Johnson a longtemps cherché à éviter un nouveau confinement, en privilégiant des restrictions de liberté localisées. Il a pourtant dû se résoudre à annoncer un reconfinement de l'Angleterre à partir de jeudi 5 novembre jusqu'au 2 décembre. La mesure, qui pourrait être prolongée au-delà de cette date, ne concerne pas l'Ecosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord. Le Pays de Galles est déjà reconfiné, tandis que l'Irlande du Nord est en confinement partiel.
Didier Kottelat
Nouveaux critères de classification en zone à risque
Au vu de l'explosion des cas en Suisse, le Conseil fédéral a décidé de changer ses critères. Auparavant, la règle était qu'un pays avec plus de 60 nouvelles infections pour 100'000 habitants au cours des 14 derniers jours se trouvait sur la liste, avec des exceptions pour les zones frontalières.
Selon la nouvelle ordonnance figurent sur la liste seulement les pays ou les régions dont l'indice sur 14 jours pour 100'000 habitants est supérieur de plus de 60 à celle de la Suisse. D'après l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), la valeur actuelle de près de 763 cas par 100'000 habitants en Suisse est largement supérieure à celle d'autres pays.
Le ministre de la santé Alain Berset avait déclaré la semaine dernière qu'il n'était pas logique de mettre sur la liste des pays et des régions qui comptent en comparaison moins d'infections que la Suisse. (ats)