Dans les villes ou les cantons, il n’y a pas de règlement édicté spécialement pour cette fête célébrant sorcières, fantômes et autres zombies. Ni pour le porte-à-porte d'ailleurs, particulièrement apprécié par les enfants pour demander des friandises. Ce qui prévaut, c'est le respect des modalités décidées pour chaque canton.
Outil de socialisation important pour les enfants
Les structures du parascolaire se sont interrogées sur le visage à donner cette année à cet évènement. A l'accueil pour enfants en milieu scolaire de Montolivet à Lausanne, la fête d'Halloween, qui a lieu ce vendredi, se fera sans les parents. Il fallait la maintenir pour le bien des enfants, selon son responsable, Nicolas Crevoisier. "On pense que Halloween, tout comme les autres activités, reste un outil de socialisation et de découverte primordial", explique-t-il dans La Matinale. D'autant plus en période de crise sanitaire où il est important, selon lui, que les enfants se construisent d'autres souvenirs plus positifs que ceux liés à l'épidémie.
A la fête de la Maison de Quartier des Faverges, toujours à Lausanne, les festivités, qui auront également lieu sans les parents, se dérouleront exclusivement à l'extérieur. "Vu qu'on est dehors, on n'a pas besoin d'être masqués en permanence, sauf si on ne peut pas respecter les distances", explique son responsable, Stéphane Ballaman. Avouant que jongler entre la sécurité et le maintien du lien social n'est pas évident. "Mais en tant qu'institution, on veut montrer l'exemple. C'est notre rôle d'expliquer aux enfants pourquoi ce changement".
Sujet radio: Natacha Van Cutsem
Adaptation web: Fabien Grenon
Les sorcières sont toujours parmi nous
Halloween pour les Anglo-Saxons, ou la Toussaint pour les Chrétiens, est une fête importante aussi pour les sorcières.
Loin d’être une figure du passé, les sorcières, d'ailleurs, sont toujours parmi nous. Selon Wicca Meier-Spring, la directrice du musée de la sorcière en Argovie, elles seraient environ 5000 en Suisse. Mais elles sont loin d’avoir un nez crochu et un chapeau pointu, comme le voudrait l'imagination collective. Elles ne jettent pas non plus des sorts, mais pratiquent la sorcellerie un peu comme une religon.
On est bien loin, donc, de l’image négative des sorcières qui brûlaient sur les bûchers. Pour rappel, en Suisse, entre le 15ème et le 18ème siècle, près de 6000 sorcières et sorciers ont été executés. Notre pays détient d'ailleurs le triste record des exécutions en Europe par rapport au nombre d’habitants.
"J'ai été élevée sans religion, mais dans un canton qui est catholique", explique Esmée, une sorcière jurassienne vivant aujourd'hui en Argovie. Si la trentenaire assure avoir essayé de croire en un Dieu unique, celui de la religion catholique, elle n'y est jamais parvenue. "C'est pourquoi je me suis tournée vers la sorcellerie, ça me parlait plus", continue la sorcière qui avoue tirer régulièrement les cartes, et utiliser des pierres afin de se protéger des mauvaises influences.
Pour Wicca Meier-Spring, qui est également une sorcière reconnue au niveau suisse, la sorcellerie peut s'apprendre. Elle va même plus loin: "toutes les femmes seraient un peu des sorcières". "Nous sentons les choses, nous sommes sensibles avec un sens de l'intuition très développé", précise-t-elle. "Nous ne pensons pas seulement avec la tête".
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A noter que l'Argovienne défend toutefois une image de la sorcière différente de celle que les féministes se sont appropriées, notamment depuis la grève des femmes du 14 juin 2019 où ce symbole a beaucoup été utilisé.