Près de deux Suisses sur trois (65%) prônent un développement des relations entre la Suisse et l'Union européenne, soit une hausse de 13 points de pourcentage par rapport à 2019, précisent Credit Suisse et l'Europa Forum Luzern lundi dans un communiqué.
Seulement 18% sont favorables au statu quo et 12% veulent réduire cette coopération, selon cette enquête effectuée chaque année.
Dix points en moins pour l'accord-cadre
L'accord-cadre institutionnel a perdu une partie de son soutien, selon ce baromètre. Une faible majorité de 53% est favorable à la poursuite des accords bilatéraux par le biais de l'accord-cadre, ce qui correspond à un recul de 10 points de pourcentage par rapport à l'année précédente. Par contre, 27% des sondés (+10 points) souhaitent que l'accord soit renégocié.
Une adhésion à l'Espace économique européen (EEE) ou à l'UE n'est pas à l'ordre du jour. Elle n'est une priorité pour respectivement que 9% et 7% des sondés. "Dans l'ensemble, l'accord-cadre institutionnel avec l'UE est connu par une majorité, mais n'a pas su gagner en notoriété au cours de l'année dernière", relèvent les auteurs de l'étude.
Une bonne réputation à l'étranger
Les Suisses sont toutefois toujours plus nombreux à penser que la politique suisse à l'égard des pays étrangers est trop défensive. Un peu moins de trois quarts des personnes interrogées souhaitent une attitude plus affirmée vis-à-vis des partenaires internationaux.
Cette assurance est confortée par le fait que neuf Suisses sur dix jugent "bonne" la réputation de leur pays à l'étranger. Plus d'un quart (26%) la jugent même "très bonne".
Les Suisses sont par ailleurs critiques par rapport aux développements au sein de l'UE. Les trois quarts des sondés estiment qu'elle a été "très" ou "plutôt" affaiblie par les évènements des douze derniers mois.
Christof Wicki, directeur de l'Europa Forum Luzern, explique que le niveau d'endettement élevé de certains Etats-membres, la crise des réfugiés aux frontières extérieures de l'UE, le Brexit, les défis démocratiques intérieurs et les relations de plus en plus difficiles avec des partenaires comme les Etats-Unis et la Chine "ont probablement contribué à ce résultat".
ats/boi
Méthodologie
L'institut gfs.bern, qui a réalisé l'enquête, a interrogé quelque 1800 citoyens suisses entre juillet et août derniers, selon une méthodologie de type mixte.
Le Baromètre européen est établi depuis 2017.