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Toni Brunner accède à la présidence de l'UDC

Les Etats refusent de lever l'immunité de Toni Brunner.
T.Brunner devient à 33 ans le président du plus grand parti suisse.
Toni Brunner a été élu samedi à la tête de l'UDC suisse samedi. Les délégués ont par ailleurs décidé de lancer un référendum contre l'extension de la libre circulation des personnes si l'UE ne respecte pas la fiscalité de la Suisse.

Le conseiller national st-gallois Toni Brunner, 33 ans, est un
agriculteur du Toggenbourg qui est entré au Conseil national en
1995 à l'âge de 21 ans. Fils spirituel de Christoph Blocher, il
était vice-président de l'UDC suisse depuis 2000 (voir portrait
ci-contre).

Blocher retrouve du travail

Toni Brunner sera épaulé de cinq vice-présidents qui auront
chacun des tâches précises. Le plus connu est Christoph Blocher,
qui a ainsi retrouvé samedi un mandat politique officiel après son
éviction du Conseil fédéral en décembre dernier. L'ex-ministre de
la justice s'occupera désormais de la stratégie et des campagnes de
l'UDC. L'ancien porte-parole de l'UDC, Yves Bichsel, 36 ans, a été
élu lui au poste de secrétaire général du parti.



Les quelque 800 membres de l'UDC présents à Frauenfeld ont salué
l'élection de Toni Brunner par un tonnerre d'applaudissements. Dans
son discours d'investiture, le nouveau président a appelé l'UDC à
accorder plus d'importance aux objectifs du parti qu'aux querelles
de personnes.

Des «baillis étrangers»

Le président sortant, Ueli Maurer, ne s'était pourtant pas
abstenu auparavant de rappeler tout le mal qu'il pense des deux
conseillers fédéraux UDC. Il a traité Samuel Schmid et Eveline
Widmer-Schlumpf de «baillis étrangers». Par 506 voix contre 25, les
délégués ont soutenu la décision du parti d'exclure les deux
ministres du groupe parlementaire UDC.



La question de leur éventuelle exclusion du parti n'a pas été
abordée. Elle devrait l'être lors de la prochaine assemblée de
l'UDC, le 5 avril à Obwald. La direction du parti a commandé un
avis de droit sur cette question délicate qui divise actuellement
l'UDC.



Durant la première partie de l'assemblée, les délégués se sont
penchés sur la politique européenne. Il ont adopté un papier de
position qui pose un certain nombre de conditions à l'acceptation
par l'UDC de l'extension de la libre circulation des personnes à la
Roumanie et la Bulgarie.

Référendum accepté

La condition la plus importante est que l'Union européenne (UE)
garantisse la souveraineté fiscale de la Suisse. S'il elle ne s'y
engage pas, l'UDC lancera un référendum contre l'extension de la
libre circulation des personnes.



Selon Christoph Blocher, celle-ci n'est en effet «pas importante»
pour la Suisse et n'intéresse que l'UE. Or, comme celle-ci cherche
à imposer à la Suisse des adaptations de son système fiscal, il n'y
a pas lieu de lui faire plaisir, a argumenté le Zurichois.

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Toni Brunner, jeunesse et décontraction

A 33 ans, Toni Brunner a déjà une longue carrière politique. Porteur d'une image d'authenticité, le paysan sait vendre l'UDC comme personne. C'est lui qui a mené l'UDC st-galloise au succès qu'elle connaît.

Mal à l'aise en français (il a promis toutefois de l'apprendre), il pourrait avoir du mal à s'imposer en Suisse romande. Pas de quoi effacer le sourire qu'il semble afficher en permanence.

Le conseiller national n'a pas réussi à entrer au Conseil des Etats. Peu importe, la voie était du coup libre pour un nouveau bond dans sa rapide carrière.

Elu au Conseil national à 21 ans, il a vite attiré l'attention des médias et est tout de suite apparu à l'aise.

En 1998, il reprenait les rênes de la section st-galloise de l'UDC, avant d'être élu en 2000 à la vice-présidence de l'UDC suisse.

Jovial et charismatique, ce célibataire s'est fait apprécier de la population surtout rurale - en fréquentant assidûment les tournois de football ou de jass.

Le paysan n'a pas l'esprit retors d'un Christoph Moergeli ni l'acharnement de son mentor Christoph Blocher.

Au Parlement, il intervient peu et s'est surtout fait remarquer comme défenseur de la culture populaire.

En revanche, il possède un incontestable talent de vendeur. Directeur de la campagne de l'UDC alémanique, il est l'un des artisans de la victoire de l'UDC lors des élections d'octobre.

S'il a renoncé à sa ferme, il a fondé "buureradio.ch", une radio internet destinée aux paysans. Décontracté, il dit ne pas aimer les disputes.