Bien aérer permet de lutter contre le coronavirus et la pollution de l'air

Les cantons romands se succèdent pour annoncer de nouvelles mesures de lutte contre le Covid-19. La présidente du Conseil d’Etat genevois, Anne Emery-Torracinta, l'a rappelé dimanche: la population est invitée à rester à la maison. Mais le domicile n’est pas pour autant exempt de dangers sur le plan sanitaire.

Il n'existe pas de chiffres en Suisse liés uniquement à la pollution de l'air intérieur, mais la France estime qu'elle est responsable chaque année de 20'000 décès prématurés. Il est par conséquent essentiel de bien aérer.

Beaucoup de temps à l'intérieur

Transports, maison, bureau, école: nous passons plus de 80% de notre temps à l'intérieur. Et les chiffres vont sans doute grimper avec la pandémie. Il est donc important d'aérer, ne serait-ce que pour éviter l'accumulation de particules virales dans l'air.

"Le virus et les bactéries font partie de cette grande famille des polluants de l'air intérieur", explique Joëlle Goyette Pernot, professeure à la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg, responsable du Centre romand de la qualité de l’air intérieur et du radon.

Porté par les aérosols

"Le virus ne vient pas là spontanément: il faut qu'il y ait un porteur du virus. Mais ensuite, ce virus va avoir tendance à se démultiplier dans l'environnement, porté par les aérosols que la personne porteuse du virus va émettre en éternuant ou en parlant", a expliqué mardi la spécialiste dans La Matinale.

Pour Joëlle Goyette Pernot, l'aération est essentielle tout le temps. Nous respirons chaque jour 15'000 litres d'air. Et pour notre santé, il est préférable qu'il soit de bonne qualité.

Multiples sources de pollution

Mais les sources de pollution sont multiples. Il y a le radon - gaz radioactif qui peut s'infiltrer dans nos foyers -, l'humidité, nous-mêmes - qui émettons du CO2 -, ou encore certains produits d'entretien qui diffusent des composés organiques volatils.

"Notre présence, ce qui compose notre logement, ou l'environnement dans lequel nous travaillons vont contribuer largement à cette charge en pollution dans l'air intérieur", explique Joëlle Goyette Pernot. "Tous ces éléments-là contribuent à cette charge, à laquelle s'ajoute ce qui vient de l'extérieur, selon que l'on se trouve à proximité d'une voie très passante ou dans une zone plutôt polluée. Si tout cela se concentre et s'accumule à l'intérieur sans être jamais évacué, à un moment donné, les conditions sanitaires ne sont plus respectées".

Pour bien renouveler le volume d'air, il faut, selon Joëlle Goyette Pernot, ouvrir grand les fenêtres deux à trois fois par jour, et ce pendant 10 minutes.

Pauline Rappaz/jpr