L'identité de l'auteur de l'attentat de Vienne, abattu par la police, est désormais connue: il s'agit d'un jeune homme de 20 ans originaire de Macédoine du Nord possédant aussi la nationalité autrichienne.
Les fusillades près d'une synagogue et de l'opéra ont fait quatre morts et 22 blessés. L'agresseur a été abattu par la police. Une citoyenne suisse a été légèrement blessée, a annoncé mercredi le Département fédéral des affaires étrangères. Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a souhaité un bon rétablissement à la personne blessée.
L'attentat a été revendiqué mardi soir par le groupe djihadiste Etat islamique (EI).
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L’enquête a également pris une dimension internationale avec l’arrestation de deux hommes de 18 et 24 ans à Winterthour, en Suisse. Selon le porte-parole du ministère de la justice suisse, les deux hommes connaissent l’auteur de l’attentat de Vienne. Une enquête doit déterminer comment ils étaient en contact.
Sous enquête depuis 2018 et 2019
Les deux jeunes suspects arrêtés mardi à Winterthour (ZH) en marge de l'attentat survenu à Vienne lundi soir sont sous enquêtes pénales depuis 2018 et 2019 pour des faits liés au terrorisme. La cité zurichoise est secouée depuis quelques années par des cas de radicalisation islamiste.
Les procédures pénales touchant les deux suspects sont toujours en cours au niveau fédéral, indique mercredi à Keystone-ATS le Ministère public de la Confédération (MPC). L'homme âgé de 24 ans est l'accusé principal dans l'une des deux procédures. Son camarade de 18 ans est, en outre, sous enquête dans le cadre d'une procédure de la Justice des mineurs. Tous deux sont de nationalité suisse.
Les deux jeunes hommes sont des connaissances du terroriste qui a été abattu par la police lundi soir à Vienne après avoir tué quatre personnes et fait 22 blessés en pleine rue. L'enquête liée à l'attentat doit notamment établir quels liens exacts le terroriste entretenait avec les deux Suisses.
Plusieurs islamistes ont fait parler d'eux ces dernières années à Winterthour. L'imam de la mosquée An'Nur, fermée entretemps, a été condamné et expulsé vers la Somalie pour avoir appelé au meurtre des musulmans non pratiquants. D'autres condamnés étaient liés à la même mosquée. Un homme a été sanctionné en septembre à 4 ans de prison pour avoir recruté des voyageurs du djihad.
Risques de radicalisations en Suisse romande
Dans une interview publiée mercredi par la Neue Zürcher Zeitung (NZZ), la procureure fédérale Juliette Noto estime que le terreau pour la radicalisation islamiste existe en Suisse. Selon elle, la Suisse romande est plus concernée par le djihadisme que la Suisse alémanique.
La scène islamiste est toutefois hétérogène et peu organisée, constate la magistrate au regard des procédures pénales. Il existe une multiplicité d'acteurs avec des visions et des objectifs très différents, précise la procureure en charge de plusieurs dossiers liés au djihadisme. En outre, "il faut faire la distinction entre les représentants de l'Islam politique et ceux qui sont prêts à recourir à la violence".
Selon Juliette Noto, la différence entre Suisse romande et Suisse alémanique concerne la dangerosité des personnes impliquées et leurs liens avec l'étranger. "La scène romande est mieux connectée avec l'étranger et plus homogène. Il existe un lien étroit avec des réseaux en France et en Belgique", explique-t-elle.
Ces liens se sont développés historiquement. Il s'agit de personnes qui sont actives depuis les années 1990 et qui ont eu une influence décisive sur la génération plus jeune de djihadistes.
asch avec ats
Projet d'achat de munitions signalés par les renseignement
Les services autrichiens du renseignement (BVT) avaient été informés par la Slovaquie d'un projet d'achat de munitions par l'auteur de l'attaque qui a fait quatre morts lundi soir à Vienne, a annoncé mercredi le ministre de l'Intérieur.
"Au cours des dernières heures, des informations sont apparues, montrant que quelque temps avant l'attaque terroriste, les services secrets slovaques avaient informé le BVT au sujet de l'assaillant. Ils avaient indiqué qu'il voulait se procurer des munitions", a déclaré Karl Nehammer lors d'une conférence de presse.