Le Tribunal d'arrondissement de Sion l'a condamné en 2017 pour discrimination raciale à 60 jours-amende avec sursis et 3000 francs d'amende. Le Tribunal cantonal du Valais a confirmé ce jugement en avril dernier. Le conseiller national UDC avait fait appel les deux fois soutenant qu'il avait pratiqué "l'antiphrase", soit une forme d'ironie qui revient à dire le contraire de ce que l'on pense et/ou écrit.
Dans une décision publiée mercredi, le Tribunal fédéral n'a pas suivi cet argumentaire notant "qu'aucun doute insurmontable ne subsiste quant à la signification du message en cause". La Cour estime qu'un lecteur moyen non averti comprend dans ce commentaire un appel à la répétition des faits. Elle y voit aussi une invitation à se réjouir de cet événement tragique.
"Le seul fait de se réjouir du mal qui arrive à quelqu'un exprime déjà une aversion constitutive de la haine. Lorsque cette jubilation s'exprime spécifiquement à l'encontre de personnes pratiquant une religion – ce qui était clairement reconnaissable en l'espèce, au vu des circonstances –, elle procède de la discrimination et de l'appel à la haine", détaille le Tribunal fédéral.
Éventuel recours à Strasbourg
Dans une vidéo publiée sur différents réseaux sociaux, Jean-Luc Addor dénonce "un procès d'intention" qui s'attaque à la liberté d'expression "ou du moins ce qu'il en reste dans ce pays".
"Je suis condamné pour ce que je n'ai pas dit" ce jour-là et pour des propos critiques envers l'Islam tenus auparavant. Selon sa lecture de l'arrêt, le TF "nous dit aujourd'hui qu'on ne peut plus critiquer l'Islam".
Le conseiller national a d'ores et déjà annoncé qu'il n'excluait pas un recours. "Je vais bien sûr examiner dans quelle mesure cela vaut la peine d'aller à Strasbourg" auprès de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
ats/asch