Publié

24 février: Samuel Schmid monte au front

Le DDPS et les autorités valaisannes visent un consensus.
Sûr de l'échec de l'initiative, Schmid n'a pas présenté de contre-projet
L'initiative "contre le bruit des avions de combat dans les zones touristiques" met en danger la souveraineté de la Suisse, estime le conseiller fédéral en charge du Département de la défense Samuel Schmid.

Privées d'entraînement sur leur terrain, les Forces aériennes
suisses ne pourraient plus remplir leur mission, selon Samuel
Schmid.

Le chef du Département fédéral de la défense a convié la presse
jeudi dans les odeurs de kérosène d'une des halles pour F/A-18 de
la base aérienne de Payerne (VD). A quelques mètres d'un jet de
combat, le conseiller fédéral et les responsables des Forces
aériennes ont présenté leurs arguments contre le texte lancé par
Franz Weber.

Une question de sécurité

Les grands événements de portée internationale, comme l'Euro
2008 ou le WEF, ne sont possibles en Suisse que parce que la
sécurité de l'espace aérien est garantie, a souligné Samuel Schmid.
"La Suisse veut continuer à être reconnue comme un partenaire
fiable sur la scène internationale", a-t-il déclaré.



Un "oui" à l'initiative interdirait de fait tout vol
d'entraînement en Suisse. Or, les vols à l'étranger et les
simulateurs de vols ne peuvent remplacer l'entraînement dans
l'espace aérien suisse, a expliqué Walter Knutti, commandant des
Forces aériennes. La géographie des Alpes n'est pas comparable à
celle de la Mer du Nord. La résistance des pilotes aux énormes
accélérations qu'ils subissent peut décider de l'échec ou du succès
d'une mission, a poursuivi le commandant de corps. Il est crucial
de pouvoir s'entraîner suffisamment dans des conditions
réelles.



Les Forces aériennes sont les seules à pouvoir assumer la police
du ciel, a expliqué le divisionnaire Markus Gygax, chef
opérationnel. Elles prennent le relais des contrôleurs aériens
civils en cas de problèmes de transmissions d'un appareil, ce qui
arrive environ une fois par mois. Elles interviennent en cas de
violation de l'espace aérien ou de menace venant du ciel. Entre 300
et 400 missions de contrôles sont effectuées chaque année.

Efforts consentis

"Nous sommes conscients du bruit de nos avions de combat. Nous
faisons tout pour limiter ces nuisances", a assuré Samuel Schmid.
Les Forces aériennes disposent de zones d'entraînement réduites.
Elles effectuent déjà à l'étranger les vols de nuits et à basse
altitude. Les vols supersoniques ne se font qu'au-delà de 10'000
mètres d'altitude, les horaires de vol sont restreints.



Limiter encore les possibilités d'entraînement, comme l'exige
l'initiative, ne pourra se faire sans porter atteinte à la
crédibilité de la défense de l'espace aérien suisse, ont conclu les
responsables des Forces aériennes. Les citoyens se prononceront le
24 février sur le texte de Franz Weber, qui semble avoir peu de
chances de passer la rampe (lire encadré).



ats/hof

Publié

Une initiative qui aurait peu de chances

Lancée par l'association Helvetia Nostra de l'écologiste Franz Weber, l'initiative "contre le bruit des avions de combat à réaction dans les zones touristiques" vise à interdire, en temps de paix, les exercices militaires avec des jets dans les zones de détente touristiques.

Il s'agit en particulier d'éviter le survol du Valais et de la région du lac de Brienz (BE) par des FA-18 (Hornet) et des F-5 (Tiger).

L'initiative populaire mobilise surtout ses adversaires et les chances de réussite de l'initiative semblent faibles.

Les partisans politiques, qui se recrutent en particulier à gauche et chez les Verts, ne s'empressent pas de faire campagne pour ce texte et concentrent leurs forces contre la réforme de l'imposition des entreprises.

Helvetia Nostra compte plutôt sur le soutien des organisations écologistes et des riverains.

Les opposants à l'initiative, qui comprennent, outre les cercles proches de l'armée, les milieux hôteliers et de la restauration, ne semblent pas trop inquiets.

La droite et le Conseil fédéral jugent que l'initiative est incompatible avec la défense du pays.

Si l'on bannit les avions de type FA-18 des régions touristiques, les Forces aériennes ne pourront quasiment plus s'entraîner en Suisse, d'après eux.

Certains vont jusqu'à prédire le début de la suppression de l'armée. D'autres craignent qu'une acceptation de l'initiative entraîne la fermeture des aérodromes de Sion et de Meiringen (BE).

Comme les Chambres fédérales, le ministre de la Défense Samuel Schmid n'a pas jugé bon d'opposer un contre-projet à l'initiative anti-bruit.

Pour lui, l'armée a fait un effort pour réduire les nuisances générées par les avions militaires.