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UBS: les finances fédérales font la moue

Hans-Rudolf Merz s'est voulu rassurant devant la presse.
Hans-Rudolf Merz s'est voulu rassurant devant la presse.
Le déficit record de l'UBS risque de provoquer des pertes fiscales de plus d'un milliard de francs pour la Confédération, selon Hans-Rudolf Merz. Il n'y a cependant pas péril en la demeure: aucune intervention étatique n'est envisagée.

Après les lourdes pertes annoncées par l'UBS , le ministre des Finances s'est voulu
rassurant face aux questions des journalistes mercredi à l'issue de
la séance gouvernementale. Le milliard de manque à gagner devrait
être réparti sur deux ans, a-t-il assuré. Il s'agit aussi de le
mettre en relation avec le total des recettes fiscales de la
Confédération qui atteignent 57 milliards de francs par an, a
insisté Hans-Rudolf Merz.

En décembre, le conseiller fédéral avait déjà laissé entendre
que la tourmente frappant la plus grande banque du pays pourrait
coûter des centaines de millions à la Confédération. Au gré des
résultats de la bourse, la Confédération pourrait cependant subir
encore des pertes de revenus dans le secteur du droit de
timbre.

«Marge acceptable»

«Les pertes de l'UBS et celles, moindres, du Credit Suisse
s'inscrivent dans une marge acceptable pour notre système», a-t-il
répété. Les banques ont les réserves nécessaires pour faire face.
Aujourd'hui, «ce n'est plus un problème de liquidités, mais de
solvabilité et de crédibilité».



L'Appenzellois s'est dit dans l'impossibilité de livrer une
analyse approfondie des effets de la crise actuelle sur l'économie.
Pour lui, l'économie suisse va bien de manière générale. Une
croissance de 1,9 % est prévue et le taux de chômage est bas. La
plupart des secteurs devraient obtenir de bons résultats et
distribuer des dividendes.



Il n'y a aucune raison d'envisager aujourd'hui une intervention de
l'Etat. Mais son département suit la situation de près depuis l'été
dernier, de concert avec la Banque nationale suisse (BNS) et la
Commission fédérale des banques. «Si cela devient nécessaire, nous
agirons», a-t-il promis.

Au niveau cantonal aussi

Au niveau cantonal, Zurich s'attend également à une perte
fiscale. La hauteur exacte de cette perte n'est pas encore claire,
ni le moment où elle interviendra, a indiqué Daniel Wettsein,
secrétaire général de la Direction cantonale des finances. On en
saura plus lorsque l'UBS livrera des informations plus détaillées.
La banque a promis de le faire le 14 février prochain.



Daniel Wettsein espère en outre que les pertes de l'UBS n'auront
pas de répercussions sur les bonus octroyés aux cadres de la
banque. Si c'était le cas, il faudrait également s'attendre à un
recul de la fiscalité des personnes physiques.



Le canton de Bâle-Ville s'attend quant à lui à une perte fiscale
liée à la crise du subprime de l'ordre de 50 à 80 millions de
francs. «Ce chiffre tient compte des mauvais résultats de l'UBS,
mais englobe aussi les autres pertes», a indiqué Thomas Riedtmann,
secrétaire du Département cantonal des finances.



ats/sun

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Crise des subprimes: pas d'affolement

Malgré la crise américaine des «subprime» et les difficultés qui en résultent pour l'UBS, le Conseil fédéral n'entend pas légiférer pour l'instant sur la question des fonds souverains (les fonds des Etats investis dans des entreprises).

Il est toutefois décidé à suivre attentivement l'évolution de la situation avec un rapport à la clé d'ici un an, a précisé Doris Leuthard, cheffe de l'Economie.

«Les investisseurs étrangers sont généralement bienvenus, y compris les fonds souverains», a-t-elle déclaré devant la presse.

Ces fonds peuvent avoir un rôle stabilisateur et soutenir la compétitivité de la Suisse.

Le risque, en particulier celui que représenterait un manque de transparence des fonds souverains, est plutôt limité en Suisse.

Les infrastructures importantes sont largement aux mains des pouvoirs publics ou protégées d'une reprise par des investisseurs privés ou étrangers par des dispositions spéciales.

Cela vaut aussi bien pour les transports publics que pour les secteurs de l'électricité et de l'eau. Idem de la surveillance aérienne, de Swisscom et de la SSR, a noté Doris Leuthard.

Dans l'ensemble, les investissements étrangers en Suisse se sont élevés à 266 milliards de francs en 2006. L'exécutif relève par ailleurs qu'un grand nombre des fonds étatiques ont une politique de placement à long terme et participent à l'approvisionnement durable de l'économie en capitaux.

De leur côté, les entreprises suisses font partie des investisseurs étrangers les plus actifs au monde, avec quelque 632 milliards injectés hors des frontières. En 2006, le produit net des investissements directs à l'étranger rapatrié en Suisse se montait quant à lui à près de 70 milliards, soit plus de 12% du PNB.