Parmi ces sociétés, on trouve des poids lourds américains de l’armement, comme General Dynamics, mais aussi Boeing, qui produit des avions de combat.
Si ces investissements sont là, c’est parce que la banque centrale cherche à diversifier ses placements, pour réduire les risques. "Avec cette initiative, la capacité d’investir dans des actions serait limitée", explique Jean-Marc Falter, délégué de la BNS pour la région de Genève, Neuchâtel et Jura. "Cela entraînerait aussi une augmentation des coûts de gestion pour la BNS, parce que nous ne pourrions plus utiliser des produits dérivés qui permettent également de réduire les risques. Et d’autre part, l’initiative en question remet en cause l’indépendance de la BNS, dans un aspect important de son action, c’est-à-dire sa politique de placement", affirme-t-il.
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Gestion plus complexe
Cela impliquerait une gestion du bilan un peu moins neutre, un peu plus difficile pour la BNS en cas de oui. Mais pour l’économiste Fabio Canetg, elle pourrait sans problème accomplir son mandat principal: assurer la stabilité des prix.
"La politique monétaire de la Banque nationale, sa capacité d’action seraient pleinement maintenues. La Banque nationale peut resserrer sa politique monétaire sans devoir forcément vendre des actifs. Il y a d’autres instruments, comme elle l’a montré en 2010, lorsqu’elle a émis ses propres titres de créance pour resserrer sa politique monétaire."
La BNS aurait donc les moyens de retomber sur ses pattes? Plus facile à dire qu’à faire, répondent les opposants au texte. Leur crainte: que le travail de la BNS ne soit encore plus compliqué qu’il ne l’est déjà.
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Guillaume Meyer/kkub