Plus de 700 personnes ont été intoxiquées par des champignons vénéneux en Suisse pour la seule année 2019. La tendance est en hausse depuis plusieurs années.
La cueillette est à la mode et l'enthousiasme des champignonneurs a été dopé par les nombreuses applications de reconnaissance des espèces comestibles disponibles sur le marché.
"Pour reconnaître un champignon, on a besoin de le toucher, de le sentir, et de le goûter. Les critères sont assez compliqués. Je ne vois pas comment une application pourrait être sûre et certaine de trouver l'espèce du champignon", estime toutefois Jean-Michel Froidevaux, président romand de l'Association suisse des organes officiels de contrôle des champignons (la VAPKO).
Dix cas par an au CHUV
"Si on prend une amanite phalloïde, elle sort d'un oeuf. Tant qu'elle est à l'état d'oeuf, elle pourra être confondue avec des vesses-de-loup. Un de ces champignons est comestible et l'autre est mortel", illustre le spécialiste.
Aux urgences du CHUV à Lausanne, une dizaine de patients intoxiqués se présentent chaque année. "En général, si les symptômes apparaissent très rapidement, on a plutôt quelque chose avec des diarrhées, des vomissements, mais qui va se résoudre. Si on a des symptômes qui apparaissent plus tardivement, six à douze heures après, on peut être dans une situation un peu plus rare d'intoxication sévère, où là on peut avoir des atteintes rénales ou hépatiques", explique Pierre-Nicolas Carron, chef du service des urgences.
Pour éviter les intoxications, les organismes sanitaires invitent les champignonneurs à faire contrôler leur cueillette par des professionnels.
Sophie Iselin/gma