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Sondage SSR: oui à la réforme fiscale, non aux FA/18 - 8 février 08

Les riches contribuables zurichois verront leurs impôts baisser.
La réforme fiscale devrait être largement acceptée par le peuple
Le peuple devrait accepter en votation la réforme de la fiscalité des entreprises. En revanche, la cause semble perdue pour les partisans de l'initiative visant à interdire les jets militaires dans les zones touristiques.

C'est ce qui ressort de l'unique sondage réalisé par l'institut
gfs.bern pour le compte de SRG SSR idée suisse en vue des votations
fédérales du 24 février.

Non au texte de Franz Weber

A trois semaines du vote, l'initiative visant à interdire les
vols militaires dans les zones touristiques n'arrive pas à dégager
une majorité. Un peu plus de la moitié des sondés (55%) refusent
cette proposition. Les partisans représentent un pourcentage de 34%
et les indécis de 11%.



On le voit, même si tous les indécis se ralliaient au camp des
partisans, l'initiative ne parviendrait pas à passer la rampe. Par
ailleurs, l'expérience montre que l'opposition à une initiative
populaire tend généralement à se renforcer à mesure que l'on
approche de l'échéance du vote. Dans de telles conditions, il ne
semble pas exagéré de dire que les chances de cette initiative
équivalent pratiquement à zéro.



D'ailleurs, comme le remarque l'institut gfs.bern, les adversaires
de l'initiative ont beau jeu. Il leur suffit en effet de plaider le
statu quo ou la peur des changements auprès des citoyens qui ne
sont pas directement concerné par la problématique, en l'occurrence
le bruit des jets.

Pas de majorité absolue

Les scores sont en revanche plus serrés en ce qui concerne la
réforme de l'imposition des entreprises. Le projet recueille pour
l'heure 46% de partisans parmi les personnes interrogées et 31%
d'adversaires. Quant aux indécis, ils représentent 23%. A trois
semaines du vote, le projet de réforme n'arrive donc pas à
rassembler une majorité absolue.



Il convient cependant de remarquer que les partisans font la
course largement en tête. Pour emporter la décision le 24 février,
les adversaires devraient convaincre bien plus de la moitié des
personnes aujourd'hui indécises, tâche a priori très difficile
étant donné que le camp des référendaires a généralement tendance à
s'éroder au fil de la campagne.

Arguments opposés

Dans le camp des partisans, l'argument principal est économique.
Ils estiment en effet que cette réforme de la fiscalité des
entreprises est favorable à la croissance économique et à la
création d'emplois. De plus, selon eux, la Suisse est pratiquement
dans l'obligation de s'aligner sur les pratiques fiscales des
autres pays pour rester concurrentielle.



Pour les adversaires, le principal défaut de cette réforme est de
soulager fiscalement les actionnaires plutôt que les entreprises.
Par ailleurs, ils estiment que cette réforme est injuste et qu'elle
serait d'un poids trop lourd pour les finances publiques.



swissinfo

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Duel classique

Comme on pouvait s'y attendre, la question de fiscalité des entreprises donne lieu à un duel gauche-droite des plus classiques. Les sondés proches des partis bourgeois y sont à plus de 60% favorables.

De l'autre côté, les personnes proches du Parti socialiste –qui a lancé le référendum– sont 61% à refuser cette réforme et 19% à l'accepter.

Les Verts se singularisent quelque peu. Certes, classés à gauche de l'échiquier politique, ils refusent eux aussi la réforme. Cependant, leur avis est moins tranché que celui des électeurs socialistes; 40% des Verts rejettent le projet, 32% l'acceptent et 28% n'ont pas encore d'avis sur la question.

Le filtre linguistique ne livre pas de différences significatives, puisque le taux d'opposition est pratiquement le même chez les francophones (35%) que chez les germanophones (37%).

Mais chez ces deux communautés, la part d'indécis est encore importante. C'est n'est finalement que chez les italophones que se dégage une claire majorité (58%) en faveur du projet.

A noter un dernier point fort intéressant: les hommes (52%) sont nettement plus favorable à la réforme que les femmes (38%).

Les deux objets

L'initiative visant à interdire les avions de chasse dans les zones touristiques émane du célèbre écologiste Franz Weber. Elle est soutenue par la gauche, mais combattue par la droite et le gouvernement.

La réforme de l'imposition des entreprises constitue le second volet du chantier fiscal. Alors que le premier s'intéressait sur aux holdings, ce second vise à soulager fiscalement les petites et moyennes entreprises (PME).

La réforme prévoit plusieurs mesures. La plus disputée politiquement est l'abandon de la double imposition en faveur des patrons des PME qui possèdent plus de 10% du capital de l'entreprise.

Cette réforme est soutenue par le gouvernement et les partis de droite, mais combattue par la gauche.