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430 armes militaires s'envolent chaque année

Les armes de service pourraient bien devoir rester à l'arsenal.
Un nombre impressionnant de fusils disparaissent chaque année
Quelque 430 fusils d'assaut ou pistolets d'ordonnance sont perdues ou volées hors service chaque année en Suisse, ce qui représente plus de 4300 armes militaires évanouies dans la nature depuis 1997.

Ces données, qui se basent sur les indications transmises à
l'armée par les citoyens concernés, ont été publiées par "Le Matin
Dimanche" et confirmées par le porte-parole du Département fédéral
de la défense Felix Endrich.

Sur ce chiffre important, 260 pièces annoncées disparues ont été
retrouvées.

Rare durant le service

Ces incidents sont plus rares durant le service, selon des
chiffres du DDPS. La trace de 1013 fusils 57 et 539 fusils 90 a été
perdue en dix ans. Idem pour 1438 pistolets 75 et de 1331 pistolets
49.



Onze fusils d'assaut et deux pistolets ont disparu dans le cadre
du service en 2005, a indiqué Felix Endrich. En 2006, année du vol
de Marly (FR), 84 fusils (dont 82 à Marly) et 15 pistolets ont été
annoncés manquants. Pour 2007, les chiffres sont d'un fusil et de 9
pistolets.

Disparitions mystérieuses

Le nombre de pièces volées ou perdues en service puis retrouvées
n'est pas connu. Le sort des armes disparues est aussi un mystère,
selon Felix Endrich. Et de préciser que l'armée ne tient pas de
statistiques faisant la distinction entre armes perdues et armes
dérobées.



Les pièces envolées dans la nature sont recensées simplement sous
"perte". Les cas qui surviennent pendant le service sont traités
par la justice militaire, tandis que ceux hors service sont de la
compétence de la police.

Peu de forfaits

Par ailleurs, selon les polices vaudoise et genevoise, peu de
forfaits sont commis avec des armes de service subtilisées.
Plusieurs crimes de ce type ont néanmoins été commis avec de telles
armes ces derniers temps. "Le Matin Dimanche" signale le cas d'un
jeune homme de 23 ans qui a tué son ex-amie de 20 ans avant de se
donner la mort, en novembre dernier à Lausanne.



Vice-président de la Société suisse des officiers, Denis
Froidevaux relativise dans le "quotidien orange". Considérant les
quelque 200'000 armes actuellement en main des astreints, il estime
que "ces chiffres ne sont pas dramatiques, même si une arme de
perdue c'est une de trop", assure-t-il.



ats/boi

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Le débat de l'arme à l'arsenal

Ces chiffres appuient le combat des partisans du dépôt de l'arme à l'arsenal.

"Cela ne fait que conforter ce que l'on dit depuis des mois", lance la socialiste vaudoise Nuria Goritte dans "Le Matin Dimanche".

"Si l'on n'oblige pas à laisser l'arme à l'arsenal, il faut au moins offrir la possibilité d'aller la déposer. Tout le monde n'a pas les moyens de la placer dans un endroit sûr chez soi. C'est dans ce sens que vont ma motion et l'initiative populaire nationale pour laquelle nous récoltons des signatures", ajoute-t-elle.

Un avis que partage le conseiller national radical genevois Hugues Hiltpold, qui a relancé une discussion avec son groupe pour revenir avec des propositions concrètes.

Toutefois, dans les faits, les premières tentatives ne plaident pas pour le dépôt de l'arme à l'arsenal.

A Genève, qui a lancé l'idée, seuls une soixantaine de fusils ont été apportés depuis le début de l'année.

Il faut encore modifier les habitudes, selon Hugues Hiltpold.

De son côté, le chef de l'armée Roland Nef a rappelé qu'il est ouvert à toute proposition susceptible de garantir la disponibilité de l'arme en cas de besoin.