"Mon anosmie est arrivée hyper brutalement. Pendant trois mois, je n'ai strictement rien senti",raconte Nina, 28 ans. "Huit mois plus tard, je n'ai pas récupéré le 50% de mon sens, j'ai encore du chemin devant moi", précise-t-elle.
"Des études ont montré que le virus du Covid-19 s’attaque à certaines cellules de la muqueuse olfactive. Cette atteinte va provoquer une dysfonction des neurones olfactifs avec une perte de l’odorat", explique Antoine Reinhard, responsable de l'Unité de rhinologie au CHUV, interrogé dans Le Point J.
On estime que plus d’une personne positive au Covid-19 sur deux est touchée par une anosmie. Si environ 95% commence à récupérer l’olfaction dans le premier mois, le 5% restant présente des séquelles sur une plus longue période.
Les troubles de l’odorat peuvent prendre plusieurs formes. On observe ainsi la parosmie, ou distorsion d’une odeur "qu’on sent autrement, par exemple l’odeur corporelle qui change", détaille Antoine Reinhardt. On parle aussi de fantosmie quand la personne sent une odeur "fantôme" – souvent de brûlé – sans qu’il y ait une vraie source d’odeur.
"Ces phénomènes sont en fait plutôt encourageants, car ils montrent que l’odorat revient, même s’il est difficile de dire précisément quand est-ce que ces personnes vont récupérer leur sens, et à quel degré. Peu d’études existent à ce jour", précise le spécialiste de la rhinologie.
Antoine Reinhard souligne tout de même que la muqueuse olfactive touchée par le virus du Covid-19 a un pouvoir de régénérescence. Il conseille notamment la rééducation olfactive à la maison, avec des aliments qu’on trouve dans notre cuisine, par exemple le clou de girofle, la citronnelle ou du poivre.
Juliane Roncoroni et l’équipe du Point J