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L'UDC au front contre la libre circulation

A l'Albisgütli, Christoph Blocher avait déjà menacé d'un référendum.
A l'Albisgütli, Christoph Blocher avait déjà menacé d'un référendum.
L'UDC persiste et signe: elle veut lier le sort des bilatérales au différend fiscal avec l'UE. Si Bruxelles ne fait pas marche arrière sur ce dernier point, le parti s'engagera contre l'extension de l'accord sur la libre circulation des personnes.

Le parti fait ces déclarations alors que le Premier ministre
luxembourgeois Jean-Claude Juncker a évoqué cette semaine dans la
presse alémanique le côté problématique d'un tel lien (lire
encadré
).

Un référendum de l'UDC contre l'extension de la libre
circulation des personnes est quasi certain. Outre une déclaration
écrite de l'UE en faveur de la souveraineté fiscale de la Suisse,
le parti exige des contingents pour les travailleurs roumains et
bulgares pendant douze ans. Ces conditions sont "cumulatives", a
confirmé vendredi devant les médias le président de l'UDC Ueli
Maurer. Un référendum sera donc lancé si elles ne sont pas
remplies.

Différend fiscal en cause

Un allongement de la durée des restrictions à l'ouverture du
marché du travail helvétique pour la Roumanie et la Bulgarie "est
nécessaire", selon le Zurichois. Et d'affirmer que la Suisse peut
renégocier ce point. «Le Conseil fédéral n'a qu'à dire qu'il y a
une pression interne.»



L'extension de l'accord sur la libre circulation, en consultation
jusqu'au 27 février, prévoit des contingents durant sept ans, ainsi
qu'une clause de sauvegarde de trois ans en cas d'afflux massif en
provenance de ces pays. Le Parlement se saisira du dossier dès le
printemps, la votation populaire aura lieu le cas échéant le 17 mai
2009.



L'UDC réclame par ailleurs la conclusion d'un accord de
réadmission avec Sofia et Bucarest pour leurs ressortissants
criminels ou en situation irrégulière. Le coût de leur renvoi
devrait être à la charge de ces Etats. Les démocrates du centre
excluent en outre tout renforcement des mesures d'accompagnement
contre la sous-enchère sociale et salariale.



Enfin, ils ont répété leur condition de principe: non à
l'extension de la libre circulation pour la Roumanie et la Bulgarie
sans une déclaration "écrite, irrévocable et contraignante" de
l'Union européenne déclarant qu'elle cesse d'exiger une adaptation
du système fiscal helvétique. "La libre circulation pour les
Roumains et les Bulgares n'est pas importante pour la Suisse. C'est
pourquoi cette question et celle de la fiscalité doivent être
liées", a justifié la conseillère nationale Yvette Estermann (LU),
reprenant le crédo brandi par le parti et son chef de file
Christoph Blocher depuis le début de l'année.



ats/hof

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Mise en garde de Jean-Claude Juncker

Le Premier ministre luxembourgeois met en garde contre un lien entre le différend fiscal opposant Bruxelles à Berne et la libre circulation des personnes, établi par Christoph Blocher. Pour Jean-Claude Juncker, ce dossier doit être empoigné au niveau politique.

"Je suis excessivement irrité lorsque je vois la Commission européenne monter ce problème (fiscal) en épingle au niveau de ses fonctionnaires", a-t-il déclaré dans une interview publiée mardi par le Tagi.

Watteville sans l'UDC

Le Conseil fédéral prend acte du passage de l'UDC dans l'opposition: le parti ne sera plus invité aux entretiens de Watteville.

La chancelière de la Confédération, Corina Casanova, en a informé par lettre le président de l'UDC Ueli Maurer.

L'UDC avait elle-même annoncé mi-janvier qu'elle ne prendrait plus part aux entretiens de Watteville, ne se considérant plus comme un parti gouvernemental depuis l'éviction de Christoph Blocher du Conseil fédéral.

Corina Casanova précise que si l'UDC devait changer d'avis quant à sa participtation aux entretiens de Watteville, elle est priée de le lui faire savoir.

Lors des prochains entretiens de Watteville le 15 février, les représentants du PRD, du PDC et du PS rencontreront des membres du Conseil fédéral pour parler d'agriculture et de libre circulation des personnes notamment.