L'étude a été menée de mai à novembre 2019 dans quatre fermes biologiques de Suisse. Des scientifiques de l'Umweltinstitut de Munich ont utilisé des collecteurs dits passifs. Ils ont constaté des contaminations multiples sur tous les sites, explique Greenpeace mercredi.
Au total, "25 pesticides différents ont été détectés, dont certains sont considérés comme très toxiques pour l'homme et très problématiques pour l'environnement".
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Même lorsqu'ils sont correctement appliqués, les pesticides ne restent pas sur le lieu où ils sont utilisés, mais sont parfois transportés sur plusieurs kilomètres, explique Alexandra Gavilano, de Greenpeace Suisse. Même les substances peu volatiles, comme le glyphosate, adhèrent aux particules de poussière et se répandent avec le vent.
Vignobles biologiques très touchés
L'exposition la plus élevée a été mesurée dans les vignes biologiques du Valais. Les viticulteurs traditionnels de la région appliquent les pesticides en partie grâce à des hélicoptères et des drones.
Pour les agriculteurs biologiques, l'épandage aérien est un problème. "Dans le pire des cas, ils doivent déclassifier leurs produits, ce qui a des conséquences financières dramatiques. Pour nous, c'est inacceptable", explique David Herrmann, responsable média à Bio Suisse, cité dans le communiqué.
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Plusieurs mesures demandées
Dans ce contexte, l'organisation de défense de l'environnement exige l'interdiction de l'application de pesticides par hélicoptère et une réglementation plus stricte de l'utilisation de drones. Les autorités doivent aussi veiller à ce que l'agriculture biologique soit protégée contre la dérive des pesticides et que les consommateurs de produits bio conservent leur liberté de choix.
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Greenpeace juge également nécessaire de lancer des études indépendantes visant à déterminer si certaines maladies liées aux pesticides, telles que les maladies de Parkinson et de Charcot ainsi que les lymphomes non hodgkinien, se produisent plus fréquemment que la moyenne dans les régions où l'utilisation de pesticides est élevée.
Elle demande en outre une surveillance numérique constante du recours aux pesticides et de leur propagation par voie aérienne afin de "mieux protéger la population conformément au principe de précaution".
ats/cab