"On peut dire qu’il y a quand même un effet coronavirus, dans le sens où il y a eu beaucoup plus de demande et d’intérêt. C’est sûr que pour l’instant, malgré tout ce qui arrive, on ne peut pas se plaindre de cette année."
Camille Renevier, de l’agence immobilière Maytain à Morgins (VS), ne s'en cache pas: la crise sanitaire stimule ses affaires. Il s'agit d'une conséquence inattendue des mesures prises pour contrer la pandémie - les restrictions de voyage et le télétravail en tête -, qui poussent les Suisses à reconsidérer les stations de ski pour leurs projets d'achats de résidences secondaires.
Et les chiffres le confirment. La société PriceHubble, spécialiste du marché immobilier, constate un boom des ventes immobilières dans les stations de ski suisses, entre juillet et septembre cette année. Concrètement, elle a observé une augmentation des ventes de quelque 15% par rapport au trimestre précédent et de 20% par rapport au même trimestre l’année dernière.
De quoi donner de nouvelles perspectives aux stations de ski de basse et moyenne altitude, malgré l’incertitude sur les conditions d’enneigement et l’avenir des remontées mécaniques.
Une revanche pour l'immobilier des stations
De quoi contribuer, aussi, à redresser la situation immobilière née de la Lex Weber dans les stations comme Morgins. Après l’acceptation de cette initiative en 2012, le marché a connu un creux autour de 2015 avant de reprendre, les prix des résidences secondaires ayant chuté de l’ordre de 20% dans l’ensemble de l’arc alpin.
L’envolée du franc ayant éloigné les investisseurs étrangers, ce sont les acheteurs suisses qui peuvent profiter, pour l’instant, d’objets à des prix accessibles. Et on peut dire qu’aujourd’hui, avec des taux d’emprunt toujours au plus bas, et des Suisses qui redécouvrent leur pays, il y a une forme d’alignement des astres pour des stations qu’on disait moribondes.
Guillaume Meyer/fgn