Cette année, les cultures de betteraves ont subi une attaque importante de jaunisse virale, virus transmis par les pucerons. Pour les producteurs touchés, ces pertes peuvent atteindre 50%. Les betteraviers avaient donc demandé une autorisation urgente temporaire pour utiliser à nouveau l’enrobage des semences par des néonicotinoïdes.
Mais ce produit dénommé "Gaucho" a été interdit le 1er janvier 2019 en raison du risque pour les pollinisateurs. Après consultation des milieux concernés le 30 septembre, l'OFAG a décidé de maintenir cette interdiction. Il autorise en revanche deux produits de traitements foliaires pour lutter contre les pucerons. Il a également lancé un programme de recherche pour trouver des méthodes alternatives.
L'industrie sucrière suisse en difficulté
Les producteurs suisses sont déçus par cette réponse, alors que plusieurs autres pays de l'UE, dont la France, ont réautorisé temporairement l'usage des néonicotinoïdes pour protéger leur filière sucrière.
Ils estiment que la décision de l'OFAG risque de mettre en difficulté l'économie sucrière suisse et qu'elle entraîne une distorsion de la concurrence entre le sucre indigène et le sucre importé issu d’une production moins durable. La Fédération Suisse des Betteraviers exige donc que seul le sucre produit sans pesticides interdits en Suisse soit importé. Des interventions allant dans ce sens ont été déposées au Parlement.
Pro Natura et BirdLife Suisse, de leur côté, ont salué la décision de la Confédération. Plutôt que de lutter contre les symptômes, la culture sucrière suisse a besoin d'une stratégie globale, estiment-elles.
ats/oang