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L'UDC, à l'écart des débats et des projets

Des entretiens de Watteville jugés "positifs et constructifs".
Des entretiens de Watteville jugés "positifs et constructifs".
L'UDC, absente des entretiens de Watteville, n'a pas vu ses idées trouver grâce auprès des autres partis gouvernementaux. Samuel Schmid lui-même n'a pas ménagé ses critiques lors de l'inauguration de la MUBA, à Bâle.

Il a beaucoup été question d'Union européenne à Watteville. Le
Conseil fédéral a d'abord présenté l'état d'avancement du dossier
de l'accord de libre échange agricole avec l'UE vendredi lors
d'entretiens marqués par l'absence de l'UDC. Contrairement au parti
agrarien passé dans l'opposition, le PS, le PRD et le PDC ne
refusent pas a priori un tel accord avec l'Union européenne
(UE).

2 à 5 milliards

Le Conseil fédéral doit lancer des négociations puis les partis
se prononceront une fois les conséquences de l'accord connues, a
indiqué devant la presse le président du PDC Christophe
Darbellay.



Selon lui, le libre échange pourrait être avantageux pour certains
secteurs agricoles mais aussi rendre la vie plus dure à d'autres
milieux paysans. Des mesures d'accompagnements sont prévues. Une
facture de 2 à 5 milliards de francs est évoquée. Mais avant de
fixer un chiffre définitif, il faut d'abord connaître les
conséquences de l'accord, a souligné le conseiller national
valaisan. Et de préciser qu'il est tout aussi prématuré de se
prononcer sur un éventuel soutien de son parti au référendum que
l'UDC a d'ores et déjà menacé de lancer.

Libre-circulation

Les partis gouvernementaux se sont aussi distanciés des troupes
de Christoph Blocher concernant la prolongation de l'accord de
libre-circulation des personnes et son extension à la Roumanie et à
la Bulgarie. PS, PRD et PDC ont notamment considéré que les longs
délais de transition prévus pour l'application de l'accord aux deux
nouveaux pays de l'UE sont à même de rassurer la population.



Des contingents sont prévus durant sept ans, ainsi qu'une clause
de sauvegarde de trois ans en cas d'afflux massif de Roumains et de
Bulgares. Ce dossier n'a rien à voir avec la lutte contre
l'immigration illégale, a tenu à souligner Christophe Darbellay.
L'UDC lie en effet l'extension de l'accord à la conclusion d'un
accord de réadmission avec Sofia et Bucarest pour leurs
ressortissants criminels ou en situation irrégulière.



L'absence de l'UDC aux entretiens ne semble pas avoir gêné outre
mesure les partis, bien au contraire. Le président du PDC a évoqué
une "forme de renaissance" et une séance "positive et
constructive".



ats/het

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Critiques de Samuel Schmid

Samuel Schmid a ouvert vendredi matin la foire aux échantillons de Bâle, la MUBA, saisissant cette opportunité pour un petit règlement de comptes avec son parti.

Samuel Schmid remplaçait Doris Leuthard, qui devait se rendre aux entretiens de Watteville. "J'ai volontiers sauté dans la brèche. Ce d'autant plus que, comme vous le savez, plus aucune séance de groupe n'est inscrite dans mon agenda".

La politique d'opposition proclamée par son parti est, pous Samuel Schmid "pour le moins spéciale". Car, a-t-il expliqué, "l'opposition, c'est le peuple dans notre système politique".

Samuel Schmid a en outre fait l'éloge des accords bilatéraux avec l'Union européenne: "si la Suisse a surmonté le marasme économique des années 1990, c'est en bonne partie grâce à l'extension de ces accords". Et pour lui, un des "piliers" des bilatérales est la libre circulation des personnes, qui est "un succès".

A ses yeux, c'est donc "une erreur" de vouloir lier les accords de libre circulation à la souveraineté fiscale de la Suisse, comme l'a proposé "un des nombreux vice-présidents désignés de l'UDC", a conclu Samuel Schmid, en faisant allusion à Christoph Blocher.

Face à l'extension de la libre circulation à la Bulgarie et la Roumanie, il faut s'attendre à un "feu roulant" de l'UDC, a averti le ministre de la défense. Il s'est toutefois déclaré confiant que les Suisses "ne se laisseront pas impressionner par les menaces".

La riposte ne s'est pas fait attendre. Dans l'émission «10 vor 10» de la télévision alémanique SF, le président de l'UDC, Ueli Maurer, a décrit Samuel Schmid comme «cliniquement mort» pour le parti. Il "ne représente pas l'UDC et n'a pas à s'immiscer dans la politique du parti", a-t-il ajouté.