Publié

Le mystérieux "Coronagraben" au sein même des cantons bilingues

La deuxième vague de Covid-19 frappe deux à trois fois plus les régions francophones que les germanophones dans les cantons du Valais et de Fribourg, d'après une analyse de la RTS. Les experts peinent à expliquer ces différences.

Le coronavirus se répand moins en Suisse alémanique. Les cantons d'outre-Sarine enregistrent jusqu'à quatre fois moins de cas qu'en Suisse romande, selon une analyse de la deuxième vague de l'épidémie.

L'écart le plus important se situe entre Bâle-Campagne et Genève. Au bord du Léman, le nombre d'infections par habitant est 4,3 fois supérieur à celui des Bâlois.

Trois fois plus de cas à Martigny qu'à Viège

Curieusement, ce "Coronagraben" se constate aussi au sein même des cantons bilingues, à l'échelle des districts. Pourtant, les mesures ne diffèrent pas d'un arrondissement à l'autre.

En Haut-Valais, les districts de Viège et de Brigue enregistrent par exemple trois fois moins de contaminations par habitant que ceux de Sierre, Martigny, Conthey et Saint-Maurice.

A Fribourg aussi, les deux régions germanophones du canton affichent la plus faible incidence. Les différences s'avèrent moins marquées qu'en Valais mais le district du Lac (la région de Morat, germanophone) compte tout de même deux fois moins de cas que ceux de la Sarine et la Gruyère.

Dernier canton bilingue, Berne n'a pas été en mesure de nous fournir des données précises par district. Mais le canton dit observer la même tendance, avec davantage d'infections dans ses régions francophones et bilingues, notamment dans le Jura bernois.

"C'est un des mystères de ce virus"

"On n'a pas d'explication, c'est un des mystères de ce virus", a déclaré la semaine passée Virginie Masserey, responsable de la Section contrôle de l'infection de l'OFSP, interrogée sur ce Coronagraben en conférence de presse. "Il y a différents facteurs qui entrent en ligne de compte et on ne peut pas tous les identifier. Un des facteurs, c'est la proximité avec la France où l'épidémie était plus étendue avant d'atteindre la Suisse, mais il y a certainement d'autres facteurs de type culturel et autres."

Interrogée par le 19h30 de la RTS, Delphine Berthod, cheffe de clinique au Service des maladies infectieuses à l'Hôpital du Valais, ne l'explique pas non plus. "On sait que la deuxième vague est apparue plus tard dans le Haut-Valais. Les mesures qui ont été prises par le canton le 21 octobre ont eu peut-être un effet dont le Haut-Valais a bénéficié plus vite", soupçonne l'infectiologue, sans élucider le mystère du Coronagraben.

>> Les précisions de Claire-Anne Siegrist, directrice du centre de vaccinologie aux HUG, dans le 19h30 :

Coronagraben : un mystère scientifique. Les explications de Claire-Anne Siegrist, Directrice du centre de vaccinologie HUG
Coronagraben : un mystère scientifique. Les explications de Claire-Anne Siegrist, Directrice du centre de vaccinologie HUG / 19h30 / 2 min. / le 16 novembre 2020

Valentin Tombez et Ainhoa Ibarrola

Publié