Selon les organisations, la bourse serait un moyen efficace et
économique de faire passer le trafic des marchandises de la route
au rail en mettant les deux modes en concurrence.
650'000 trajets annuels
Le Conseil des Etats avait refusé en octobre dernier
l'instauration de cette bourse. Il avait également repoussé de dix
ans, soit de 2009 à 2019, le délai de réduction à 650'000 trajets
annuels de camions. Estimant que le soutien aux infrastructures est
actuellement insuffisant, les associations vertes demandent par
ailleurs que le financement du transfert soit doublé pour atteindre
près de trois milliards de francs.
Dans la perspective du débat que doit mener la commission des
transports et des communications du Conseil national la semaine
prochaine à propos du transfert de la route au rail, les
associations écologistes ont demandé, jeudi devant la presse, à
Berne, un changement de cap.
Kaspar Schuler, directeur de Greenpeace, a souligné que les
organisations vertes avaient renoncé en 2000 à lancer un référendum
contre les Accords bilatéraux avec l'UE alors même que l'accord sur
les transports admettait les 40 tonnes. Le Parlement avait alors
promis une réduction du trafic routier de marchandises à 650'000
trajets en 2009 et ancré ce nombre dans la loi sur le transfert de
trafic. "Si le Parlement repousse maintenant encore le délai, il
manquera à sa parole", a déclaré le représentant de Greenpace.
Pas besoin d'attendre le tunnel de base
Il n'y a aucune raison objective de repousser les délais et
d'attendre l'ouverture du tunnel de base du Gothard, selon les
associations écologistes. Andreas Weissen, vice-président de
l'Initiative des Alpes, a noté que, selon le rapport de l'Office
fédéral des transports pour le premier semestre de 2007, le nombre
des trajets de camions à travers les Alpes avait augmenté de 9,3
%.
Les réductions obtenues au cours des six dernières années ont
ainsi été réduites quasiment de moitié. Il faut dès lors un nouvel
instrument de régulation, selon Weissen, sinon il n'y aura toujours
pas de transfert significatif de la route au rail, même avec le
nouveau tunnel de base.
La bourse de transit alpin (BTA) est un instrument dont
l'efficacité a déjà été démontrée et c'est maintenant au
gouvernement de la rendre eurocompatible. L'accord des pays
étrangers n'est toutefois pas absolument indispensable à sa mise en
place. La bourse de transit mettrait en concurrence la route et le
rail, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
ap/tac
Cadre financier
Côté sous, l'Initiative des Alpes veut s'en tenir aux actuels 3 milliards de francs au lieu du 1,6 milliard proposé pour l'avenir. En plus de l'encouragement du trafic modal pour le transit des marchandises, cette enveloppe devrait aussi servir permettre de développer les lignes d'accès aux nouvelles transversales ferroviaires alpines (NLFA).
La bourse devrait faire baisser les subventions à l'exploitation du transports par rail. Cela délesterait du même coup le fonds pour les grands projets ferroviaires, avec à la clé davantage d'argent pour les autres chantiers, a argué le directeur Alf Arnold, faisant allusion aux débats parlementaires à venir sur la deuxième phase de Rail 2000 (»ZEB») et les priorités à fixer.
Des options comme le tunnel du Wisenberg ou les raccordements sud ne sont cependant pas urgents à ce stade, a-t-il précisé. Il faut d'abord éliminer les nombreux «petits goulets d'étranglement», dus par exemple au manque de voies dans une gare.