Modifié

Avions de combat: l'initiative Weber rejetée

L'écologiste Franz Weber a échoué dans son pari aérien.
L'écologiste Franz Weber a échoué dans son pari aérien.
Les FA-18 pourront continuer de s'envoler de Sion ou de Meiringen (BE). L'initiative populaire de Franz Weber "contre le bruit des avions de combat à réaction dans les zones touristiques" a été largement rejetée dimanche.

Contrairement à la réforme de l'imposition des entreprises , le verdict a été sans appel
pour le texte de Franz Weber: comme attendu, le peuple et tous les
cantons ont rejeté l'objet, qui était soutenu faiblement par la
gauche et combattu par la droite et le Conseil fédéral. Sur
l'ensemble du pays, le rejet s'élève à 68,1% (1,2 million de non et
600'000 oui).

En Suisse romande, les rejets sont légèrement inférieurs aux
nets non alémaniques. C'est Fribourg qui se montre le plus opposé
(67,7%), devant Vaud (63,5%), Neuchâtel (60,5%) et le Jura (57%).
Le refus le moins net du pays provient de Genève, qui s'oppose au
texte de Franz Weber à seulement 52,1%.

Court rejet valaisan

Les cantons les plus concernés par les vols de jets se sont
montrés un peu plus sensibles aux arguments des initiants, de même
que ceux qui avaient refusé l'achat de FA-18 en 1993. Le Valais n'a
rejeté l'initiative que par 56,4%. Les villes de Sion et Martigny
se rangent toutefois du côté des opposants aux vols de FA-18, tout
comme plusieurs communes touristiques comme Montana, Nendaz,
Saas-Fee et Veysonnaz.



"Nous sommes satisfaits des résultats. Ils nous mettent en bonne
position pour poursuivre les négociations avec la Confédération", a
commenté le conseiller d'Etat Jean-René Fournier. Le canton demande
en priorité un plafonnement du bruit au niveau de celui de
2001.



A Berne, 65,9% des votants ont rejeté l'objet. Toutefois, le refus
est moins net dans l'Oberland. En outre, dans la région de
Meiringen et du lac de Brienz, le taux de oui est allé de 52% à 71%
selon les communes. Dans la région, les opposants et les partisans
ont dans la foulée demandé un réaménagement du concept de
stationnement de l'armée. On doit trouver un bon compromis entre
l'exploitation de l'aérodrome et les intérêts de la population et
du tourisme, a expliqué dimanche Walter Brog, président de
l'association "Pro Flugplatz".

Large non alémanique

Dans la plupart des cantons alémaniques,
le taux de refus dépasse 70%. La palme du rejet de l'initiative
revient à Nidwald (80,5%), suivi d'Appenzell Rhodes-Intérieures
(79,6%), Schwyz (79,5%) et Glaris (78,7%).



Les résultats sont également nets en Thurgovie (78,2%), à Obwald
(77,3%), Uri (77,2%), Schaffhouse (76,2%), Argovie (76,2%), Soleure
(74,8% ), Zoug (74,5%) St-Gall (74,5%), Appenzell
Rhodes-Extérieures (74,1%), Lucerne (73%) et Zurich (70,8%). Sous
la barre des 70%, les Grisons disent non à 69,6%, Bâle-Ville à
57,3% et Bâle-Campagne à 66,6%. Enfin, les Tessinois ont rejeté
l'objet à 70,6%.



Le soutien à l'armée exprimé dimanche est encore plus clair que
lors de précédentes votations. L'initiative du Groupe pour une
Suisse sans Armée visant la suppression de l'armée avait été
refusée en 1989 par 64,4% des votants. En 1993, les tentatives pour
renoncer à l'achat d'un nouvel avion de combat et pour limiter le
nombre de places d'armes avaient toutes deux été refusées à une
majorité de moins de 60%.



agences/boi

Publié Modifié

Franz Weber: le combat continue

Franz Weber n'est pas abattu par le score mitigé de son initiative.

L'écologiste va poursuivre son action au niveau régional, en Valais et dans l'Oberland bernois, et "pousser l'armée à tenir ses promesses".

"On ne va tout de même pas abandonner le Valais et l'Oberland bernois à l'aviation militaire" parce que cette initiative a été rejetée, a-t-il déclaré.

"J'ai l'habitude et déjà transformé beaucoup de défaites en victoires", a ajouté Franz Weber.

L'écologiste compte bien poursuivre son combat contre le bruit de l'aviation militaire. Il faut obliger, dit-il "l'armée et les cantons concernés à tenir leurs promesses à respecter les riverains".

Cela passe, selon Franz Weber, par "la limitation du nombre des vols, l'achat d'avions qui font dix fois moins de bruit que les FA-18 et l'abandon des systèmes de post-combustion".

Enfin, Franz Weber attribue le mauvais score de son initiative à la "campagne mensongère" menée par ses adversaires.

S.Schmid et les opposants satisfaits

Pour sa part, Samuel Schmid a eu le triomphe modeste, après le rejet attendu de l'initiative contre le bruit des avions de combat. Pour le ministre de la défense, il s'agit là d'un "oui clair et net en faveur de l'aviation et de l'armée".

Le conseiller fédéral a cependant assuré qu'il continuerait de prendre au sérieux la problématique du bruit. "Je vais tout faire pour que les promesses faites avant la votation soient tenues". Il faudra continuer de chercher des solutions avec les régions où se trouvent les aérodromes militaires.

Malgré l'usage de simulateurs et d'autres moyens technologiques, les forces aériennes ont besoin de pouvoir s'entraîner réellement, a-t-il encore prévenu.

De son côté, le comité des opposants à l'initiative se dit soulagé et satisfait. Pour autant, le DDPS doit prendre au sérieux les requêtes des riverains des aéroports concernés et parvenir à un consensus.

L'initiative dépassait la question spécifique du bruit, souligne Ursula Haller, du comité pour le non. La mission de l'armée aurait été menacée, note la conseillère nationale UDC.

Franz Weber a menti en faisant croire que les interdictions de vols seraient limitées à la haute saison touristique, a ajouté le président de l'association Pro Militia.