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Tableaux volés: pas de lien entre les 2 cas

"Champ de coquelicots près de Vétheuil" de Claude Monet.
"Champ de coquelicots près de Vétheuil" de Claude Monet.
Le lien évoqué lundi entre les vols de tableaux à Zurich et Pfäffikon ne semble pour le moment pas se vérifier. Les enquêteurs n'ont toujours aucune trace des cambrioleurs et examinent des informations émanant de la population.

L'indice évoqué pour lier le vol zurichois et le cambriolage
schwytzois, une voiture blanche, a été écarté comme point commun.
Si les voleurs ont bien fui dans une auto de cette couleur à
Zurich, le véhicule blanc aperçu à Pfäffikon (SZ) n'a en fait aucun
rapport avec le casse, a indiqué mardi la police schwytzoise.

Selon celle-ci, le seul lien entre les deux affaires est que
"des tableaux de grande valeur ont disparu". Avec une différence
importante à ses yeux: "A Zurich, il s'agit d'une attaque à main
armée, et à Pfäffikon d'un vol. Les polices cantonales de Schwyz et
Zurich collaborent toutefois étroitement."

Six oeuvres de maîtres

Quatre tableaux impressionnistes ont été dérobés par trois
individus masqués et armés dimanche après-midi dans le musée
E.G.Bührle à Zurich. Leur valeur est estimée à 180 millions de
francs. Il s'agit de "Garçon dans une veste rouge" (1888-1890) de
Paul Cézanne, "Branches de marronniers en fleurs" (1890) de Vincent
Van Gogh, "Champ de coquelicots près de Vétheuil" (1879) de Claude
Monet et "Ludovic Lepic et ses filles" (1871) de Edgar Degas.



A lui seul, le tableau de Cézanne "Le garçon au gilet rouge", le
plus coûteux des quatre tableaux volés, vaut 100 millions de
francs.



Quatre jours avant, deux oeuvres de Picasso, "Verre et pichet" et
"Tête de cheval" avaient été dérobées à Pfäffikon, une ville située
à quelques kilomètres de Zurich. La valeur de ces deux oeuvres
s'élève à près de 4,8 millions de francs.

15 kilos par toile

En décrochant les quatre toiles
dans la grande salle du rez-de-chaussée, les voleurs ont laissé des
traces sur les murs. Les tableaux étaient suspendus à deux câbles
fins accrochés à une tringle fixée au plafond.



Recouvertes de verre et munies d'une protection au dos, les huiles
pesaient en moyenne 15 kilos, a expliqué le directeur du musée.
Lukas Gloor espère que les voleurs conserveront les toiles avec
leurs protections afin qu'elles s'abîment le moins possible.



Une autre oeuvre de grande valeur était suspendue à côté des
tableaux disparus: l'autoportrait Cézanne à la palette (1884).
Lukas Gloor estime sa valeur à 90 millions de francs.



ats/boi

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Le risque zéro n'existe pas

Une nouvelle dimension a été atteinte dans le vol d'art après le méfait commis dimanche à la collection E.G. Bührle à Zurich.

Les musées suisses cherchent les failles dans leurs concepts sécuritaires, mais aucun ne pense à fermer ses portes.

A Genève, dans les musées de la ville, les expositions temporaires importantes donnent lieu à une surveillance accrue par des polices privées depuis des années.

La sécurité de certains d'entre eux sera encore renforcée, notamment au niveau du sas d'entrée.

Mais aucun musée ne souhaite donner des détails sur les mesures de sécurité exactes qui vont être appliquées, par souci de discrétion évident.

Le vol à la Collection Bührle reste aussi un cas très exceptionnel, selon les spécialistes: il s'agit d'un braquage à main armée, ce qui rend inefficace certains dispositifs de sécurité. Il est quasiment impossible de se prémunir.

S'ils admettent que la sécurité est un souci perpétuel, la plupart des conservateurs tentent aussi de dédramatiser. Selon eux, il ne faut pas créer un climat de panique.

La mission des musées est de rendre l'art accessible au public. Il est donc impossible de cadenasser les oeuvres d'art.

Il faut ainsi trouver le juste milieu entre la sécurité des oeuvres et l'agrément de la visite d'un lieu public.

Enfin, les experts conviennent unanimement que le rique zéro n'existe pas.

Appel à la vigilance

L'Association des musées suisses a appelé les institutions affiliées à une vigilance accrue pour éviter que la série se poursuive.

Près de 800 musées sur le millier que compte la Suisse sont membres de l'AMS. La collection Bührle visée dimanche à Zurich n'en fait pas partie. Dans l'appel diffusé par mail, l'AMS tente de sensibiliser ses membres.

Les questions de sécurité ne sont pas sur le devant de la scène en raison des récents événements, selon l'AMS.