La police municipale, qui a mis sur pied une task force
(voir encadré), s'emploie à vérifier toutes les
informations.
L'une d'elles concernait l'Alsacien Stéphane Breitwieser, auteur
de nombreux vols dans des musées suisses et étrangers et qui est
sorti de prison en 2005. Le porte-parole de la police zurichoise
Marco Cortesi a confirmé mercredi cette nouvelle de "Radio 24". La
police vérifie aussi cette information, comme elle le fait pour
toutes les autres, a ajouté le porte-parole.
Les experts sceptiques
Selon les experts, les chances des voleurs de pouvoir monnayer
les toiles dérobées sont minces. La plupart des vols d'oeuvres
d'art ont été élucidés. "Les voleurs parviennent certes à entrer en
possession de ce qu'ils convoitent, mais ils ont d'énormes
difficultés à en obtenir de l'argent", a dit Karl-Heinz Kind,
enquêteur d'Interpol spécialisé dans les affaires de vols d'oeuvres
d'art. Dans le passé, la plupart des cas ont été élucidés parce que
les voleurs n'ont pas trouvé d'acheteur. Et selon l'experte
allemande Ulli Seegers, directrice du "Art Loss Register", 95% des
tentatives de chantage dans ce que l'on appelle "artnapping"
(lire ci-contre) se sont soldées par l'arrestation
des auteurs.
Trois individus masqués et armés ont pénétré dimanche dans le
musée Bührle. Ils ont dérobé quatre tableaux puis ont pris la
fuite. Les oeuvres volées sont le "Garçon au gilet rouge" de Paul
Cézanne, le "Marronnier en fleurs" de Vincent Van Gogh, le "Champ
de coquelicots près de Vétheuil" de Claude Monet et "Ludovic Lepic
et ses filles" d'Edgar Degas. Le seul Cézanne était assuré pour
près de 100 millions de francs. Les quatre chefs-d'oeuvre sont
estimés à 180 millions de francs.
agences/hof
Une "task force" a été mise en place
Suite au vol de tableaux au musée E.G.Bührle dimanche à Zurich, la police municipale a formé une "task force".
Son rôle est d'examiner les douzaines d'indices livrés par la population en Suisse et à l'étranger.
La "task force" est composée de différents spécialistes de la police municipale de Zurich, a indiqué cette dernière mercredi.
La police cantonale zurichoise et le service spécialisé de la police fédérale collaborent à l'enquête.
Les enquêteurs ne veulent pas donner pour l'instant d'autres informations sur l'état des recherches.
L'"artnapping"
Le vol de tableaux à la collection Bührle pourrait être un cas d'"artnapping", c'est-à-dire un vol suivi d'une demande de rançon.
L'"artnapping" découle du mot "kidnapping" et d'une combinaison avec le terme "art".
Cette technique consiste à voler des oeuvres d'art pour ensuite exiger une "rançon" du propriétaire de l'oeuvre dérobée ou de son assurance.
Les voleurs menacent ensuite de détruire les oeuvres en cas de non paiement.