Jusqu'à la première vague de coronavirus, le télétravail en Suisse ne touchait qu'un salarié sur dix, à raison d'un jour par semaine (chiffres OFS). Au printemps, nous étions une majorité à nous y mettre, dans l'urgence. Mais malgré cette deuxième vague de Covid, bon nombre d'employés ont dû regagner le chemin du bureau.
Pourquoi y a-t-il autant de résistance au télétravail? La faute, en partie, à un mauvais amalgame et à la culture d'entreprise suisse, selon la psychologue du travail Anny Wahlen.
"Il y a cette croyance que le télétravail, c'est ne rien faire à la maison. La culture du travail en Suisse est très orientée sur le contrôle et des systèmes de qualité très présents. Les managers ont souvent l'impression que ce sera compliqué à distance", analyse la consultante. La clé réside donc dans la confiance accordée aux employés et dans une claire explication des rôles et des objectifs de chacun.
Et de noter que "lorsque le télétravail est contraint, il peut ralentir l'activité et se révéler contre-productif. Pour les autres en revanche, la productivité est égale ou supérieure".
Pour Anny Wahlen, "cette question du télétravail s'insère dans une transformation plus générale du travail. On arrive probablement en bout de course des modèles d'organisation très hiérarchisés" et c'est aussi ce spectre qui effraie certains managers.
Caroline Stevan