Le PDC avait lancé deux candidats au 1er tour qui a eu lieu
dimanche: Lucrezia Meier-Schatz et Armin Eugster. La conseillère
nationale s'est placée deuxième des non-élus loin derrière le
candidat UDC. Armin Eugster a pointé lui à la quatrième place des
non-élus derrière le radical Andreas Hartmann.
Lors d'une séance de crise, la direction du PDC a décidé de
lâcher Lucrezia Meier-Schatz et Armin Eugster et de les remplacer
par une candidature unique encore à déterminer, a indiqué le
secrétaire du parti lundi.
Lucrezia Meier-Schatz accepte la décision du PDC st-gallois de ne
pas la présenter pour le 2e tour. Elle a été prise d'un commun
accord après analyse de la situation, précise-t-elle. De ce fait,
elle n'a pas l'impression que son parti l'a laissée tomber.
«Violente campagne»
La conseillère nationale a expliqué son mauvais résultat
dimanche lors de l'élection au Conseil d'Etat st-gallois par une
«violente campagne» menée contre elle. L'hostilité à son encontre
est intimement liée à l'affaire Blocher-Roschacher, où elle a joué
un rôle-clé.
La candidate PDC a souffert des annonces publiées à son encontre
dans la presse, a-t-elle indiqué lundi. Mais la dureté de la
campagne n'est pas seule en cause. Ses mauvais résultats sont aussi
à mettre sur le compte du climat politique après l'éviction de
Christoph Blocher, qui a suivi les révélations de la commission de
gestion, dont elle présidait la sous-commission chargée de
l'affaire.
La conseillère nationale n'est pas parvenue non plus à mobiliser
son électorat. Le fait que le gouvernement st-gallois compte déjà
trois femmes a sans doute aussi joué un rôle. Les électeurs ne
voulaient sans doute pas qu'une majorité de femmes gouvernent le
canton.
Rien à voir avec Blocher
Pour le président du PDC Christophe Darbellay, l'affaire n'a
rien à voir avec l'éviction de Christoph Blocher du Conseil
fédéral. D'après lui, les pertes de son parti et l'avancée de l'UDC
représentent une tendance générale. Et de rappeler que les
démocrates du centre avaient déjà marqué des points lors des
élections fédérales d'octobre.
Pour ce qui est du cas de Lucrezia Meier-Schatz, Christophe
Darbellay juge que la campagne d'annonces dans la presse à
l'encontre de la candidate a joué un rôle.
Duel PDC-UDC au 2e tour
Deux sièges sur sept doivent encore être repourvus au
gouvernement st-gallois. Au 2e tour, l'UDC maintiendra son
candidat, Stefan Kölliker, un inconnu qui a créé la surprise. Le
PRD relancera Andreas Hartmann. PDC et PRD pourraient s'allier
contre l'UDC comme ils l'ont fait lors du 2e tour de l'élection au
Conseil des Etats en fin d'année passée.
Dimanche les cinq sortants avaient été réélus facilement. Il
s'agit de Karin Keller-Sutter et Willi Haag (PRD), Josef Keller
(PDC) ainsi que Heidi Hanselmann et Katrin Hilber (PS).
ats/tac
Forte progression de l'UDC
L'UDC a progressé beaucoup plus fortement dimanche lors des élections st-galloise et schwytzoise que lors des dernières élections fédérales, constate le politologue genevois Daniel Bochsler. L'UDC détient désormais 23,6% des sièges des législatifs cantonaux.
En octobre dernier, l'UDC st-galloise avait gagné 2,7% de voix supplémentaires au National. Dimanche, elle a progressé de 9,2% au parlement cantonal. Même chose à Schwyz, où les démocrates du centre avaient conquis 1,4% de suffrages supplémentaires en octobre, contre 14% ce week-end.
Les démocrates du centre occupent désormais 23,6% des sièges des parlements cantonaux (2007: 22,8%). Le PS en détient 20,6% (21,1%), le PRD 18,9% (18,8%), le PDC 16,4% (16,7%) et les Verts 8,9% (9%).
L'UDC occupe par ailleurs désormais 15,7% des sièges dans les gouvernements, contre 25,5% pour le PS, 25,2% pour le PRD, 20,8% pour le PDC et 5,8% pour les Verts.
Saint-Gall: PDC détrôné par l'UDC
L'UDC st-galloise savoure une deuxième victoire sur le PDC. Elle le détrône comme première force au Grand Conseil.
Les démocrates du centre ont gagné neuf sièges et en détiennent désormais 41. Les démocrates-chrétiens reculent à 33 mandats (-3). Grand perdant du scrutin, le PS laisse 7 fauteuils dans la bagarre, pour n'en occuper plus que 16 sur les 120 que compte le Parlement.
L'UDC affiche aussi un large sourire dans le canton de Schwyz également. Dimanche, elle a obtenu un second siège au gouvernement au détriment du PRD et devient la première force au Parlement, supplantant le PDC.
Au Conseil d'Etat, le PRD ne possède plus qu'un représentant. Le PDC, visé par les velléités de conquête de l'UDC, a eu chaud mais a finalement réussi à maintenir de justesse ses trois fauteuils. Le PS a également sauvé son unique mandat.
Au Grand Conseil, l'UDC a créé un véritable raz-de-marée en gagnant 14 sièges. Elle en détient désormais 41 sur les 100 que compte le législatif cantonal. Et vole du coup la première place au PDC. Les démocrates-chrétiens, qui détenaient encore 43 fauteuils en 2000, en ont perdu cinq et n'en occuperont plus que 29.