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Une autorisation pour un vaccin en Suisse probable au 1e trimestre 2021

L'invité de La Matinale (vidéo) - Philippe Girard, directeur adjoint de Swissmedic
L'invité de La Matinale (vidéo) - Philippe Girard, directeur adjoint de Swissmedic / La Matinale / 10 min. / le 25 novembre 2020
Face au Covid-19, la Suisse a fait le pari d'une stratégie de diversification concernant les vaccins. Berne a ainsi signé des contrats avec trois laboratoires différents: Astra Zeneca, Moderna et Pfizer. Mais la grande interrogation concerne bien sûr leur arrivée sur le marché suisse. Invité de La Matinale, le directeur adjoint de Swissmedic Philippe Girard espère une commercialisation pour le premier trimestre 2021.

Si la question lui a sans doute déjà été posée des centaines de fois, Philippe Girard ne s'offusque pas lorsqu'on lui demande quand un vaccin sera enfin disponible en Suisse. Bien qu'il juge cette prédiction très difficile à faire, il estime possible son arrivée au printemps prochain.

"Pour le moment, nous n'avons pas encore toutes les données nécessaires pour une autorisation de mise sur le marché. On s'attend à ce que ce soit fait d'ici la fin de cette année ou en début d'année prochaine, ce qui mènerait à une autorisation au premier trimestre 2021", explique-t-il.

Une vaccination précoce et plus risquée en Europe

Mais alors que l'Union européenne et les Etats-Unis annoncent la possibilité de commencer à vacciner à la mi-décembre, la Suisse aurait-elle pris du retard ?

Pour le directeur-adjoint de Swissmedic, il s'agit surtout de conceptions différentes quant à la sécurité du vaccin: "le cadre légal est différent. Aux Etats-Unis par exemple, les autorisations d'urgence sont possibles, ce qui n'est pas le cas en Suisse. D'autre part, Swissmedic et les autres autorités cantonales et fédérales mettent l'accent sur la sécurité du vaccin."

Philippe Girard estime qu'avec ces données incomplètes, le risque est plus important pour les individus qui seront vaccinés.

Et d'expliquer encore le processus valable pour une autorisation: "les professionnels de la santé et les firmes pharmaceutiques sont tenus de nous annoncer des effets secondaires nouveaux. A l'aide de ces signaux, on peut juger s'il y a des mesures à prendre, s'il faut modifier une autorisation ou exclure certains groupes de patients. Il y a un suivi sur le long terme qui n'est d'ailleurs pas une particularité des vaccins car il s'applique à tous les médicaments."

"La stratégie suisse est judicieuse"

Questionné pour savoir s'il était utile pour la Suisse de sélectionner trois entreprises pharmaceutiques pour un vaccin, Philippe Girard met là encore en avant un principe de précaution.

"Je suis d'avis qu'il est prudent de ne pas parier sur un seul vaccin. Un développement pharmaceutique est plein de surprises et, de temps en temps, les candidats n'ont pas les résultats attendus. La stratégie à plusieurs vaccins a des avantages. Peut-être que certains seront plus simples au niveau de la logistique alors que d'autres couvrent mieux certains groupes d'âge. Je pense que cette stratégie suisse est très judicieuse."

Enfin, concernant la fiabilité des futurs vaccins (certains groupes annoncent des taux de 70% à 90%), le directeur-adjoint de Swissmedic avoue ne pas en savoir plus. "Pour le moment, on ne dispose que de ces effets d'annonce, comme vous, et nous n'avons pas encore vu les données. Mais si les chiffres sont identiques à ce qui a été annoncé, ce sont de très bonnes nouvelles."

>> Réécouter également le sujet de La Matinale qui revient sur la stratégie suisse de diversification des vaccins :

Un patient reçoit une injection dans le cadre de la première phase de l'étude de sécurité d'un vaccin potentiel pour COVID-19 à Seattle le 16 mars 2020. [Keystone - AP Photo/Ted S. Warren, File]Keystone - AP Photo/Ted S. Warren, File
Stratégie suisse de diversification des vaccins, une bonne idée ? / La Matinale / 1 min. / le 25 novembre 2020

Propos recueillis par Valérie Hauert/ther

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