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Réforme fiscale: la presse souligne le malaise

La presse commente abondamment le résultat des votations.
La presse commente abondamment le résultat des votations.
Le résultat très serré sur la réforme de l'imposition des entreprises révèle un "gros malaise", souligne la presse suisse lundi. Les journaux reviennent aussi sur l'échec "cuisant" de Franz Weber sur le bruit des avions.

La presse attribue ce "oui" plus timide qu'attendu à la réforme
fiscale aux arguments de la gauche, aux salaires des grands patrons
et aux affaires qui secouent la finance.

"La logique a été chamboulée", estime "Le Quotidien Jurassien"
(QJ) après l'approbation dimanche de la réforme avec 50,5% des
voix, alors que les sondages prédisaient un "oui" massif. En outre
17 cantons avaient adopté des mesures équivalentes sur le plan
cantonal à celles qui étaient soumises au peuple dimanche.

Vote de réaction

Le résultat de dimanche sanctionne aussi la crainte que les
allègements fiscaux restent dans les poches des actionnaires au
lieu de dynamiser l'emploi. "Les bénéfices faramineux des grandes
sociétés, les rémunérations et primes mirobolantes de grands
patrons, les affaires qui secouent le monde opaque de la finance
sont autant d'éléments qui ont instillé un climat de méfiance",
écrit le QJ.



Malgré un record de température dimanche, le scrutin a donné "des
sueurs froides inattendues" aux partisans de la réforme, souligne
aussi "La Liberté". Parmi les raisons évoquées, "la condamnation
des 'cadeaux aux riches'" par la gauche a fait mouche en Suisse
romande et dans les régions urbaines, relève de son côté "Le
Temps", qui parle de la 11e votation populaire la plus serrée de
l'Histoire. "La Liberté" va même jusqu'à se demander si la Suisse a
"(presque) viré à gauche".



Le rejet par sept cantons de Suisse occidentale, dont Fribourg,
Vaud, Neuchâtel et Berne devrait conforter le futur président des
socialistes, Christian Levrat, "dans sa volonté de 'romandiser' le
PSS", insiste encore le quotidien fribourgeois.

Appel

Côté alémanique, la "Neue Zürcher Zeitung" retient le "oui" et
non le score serré. L'"immobilisme de la gauche qui ignore de façon
répétée qu'un climat fiscal plus favorable aboutit à des rentrées
fiscales plus élevés a à nouveau perdu", écrit-elle.



Plusieurs quotidiens alémaniques ont eux évoqué la crise fiscale
actuelle en Allemagne comme l'une des raisons de cette défiance. La
question de la fiscalité n'est pas refermée avec ce scrutin et
d'autres enjeux attendent désormais le conseiller fédéral
Hans-Rudolf Merz. "Le Temps" l'appelle à faire un geste pour les
familles et les couples.



Et sur le différend fiscal avec Bruxelles, l'Union européenne ne
se satisfera pas de l'argument de la souveraineté évoquée par le
Conseil fédéral. "Tôt ou tard", les cris indignés en Suisse
"s'éteindront devant la realpolitik", estime "La Liberté". Et la
volonté de M. Merz de contenter Bruxelles en baissant la fiscalité
des sociétés concernées a pris dimanche "un méchant coup dans
l'aile", conclut encore le quotidien fribourgeois.



ats/tac

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Le bruit des avions fait aussi couler de l'encre

Sur l'initiative contre le bruit des avions, la presse revenait sur l'échec cuisant de Franz Weber. L'impact de ce projet fédéral "se limitait à quelques régions" concernées dont certains districts ont approuvé le texte, souligne "Le Temps".

Mais l'armée "ne pourra pas ignorer ces alertes locales", écrit de son côté le QJ. Un avis largement partagé outre-Sarine. Le "Bund" demande des périodes de relâche pendant la haute saison touristique alors que la "Berner Zeitung" souhaite aussi que "la population souffre le moins possible" de ces vols d'entraînement.

Le "Tages-Anzeiger" demande lui aux forces aériennes de prendre en compte les requêtes plus fortement que jusqu'à présent.

Votations genevoises aussi évoquées

A Genève, la "Tribune de Genève" met en exergue le coup d'arrêt à la fumée dans les lieux publics et parle d'un vote des Genevois exemplaire.

Les victoires furent éclatantes (fumée, molosses, Constitution), écrit Pierre Ruetschi, les défaites cinglantes (transports publics), l'implication des Genevois énorme. Résultat, c'est à l'Etat de jouer.

Et à propos de la cigarette, "Le Matin" célèbre lui le triomphe écrasant du docteur anti-clopes, le médecin et conseiller national socialiste Jean-Charles Rielle, qui couronne ainsi son combat par un succès éblouissant.