La lutte contre les personnes qui ne paient pas leurs impôts
conformément aux règles est une préoccupation que partagent les
deux pays, a affirmé Doris Leuthard à l'issue de sa visite.
Toutefois, chaque Etat devrait pouvoir gérer son droit fiscal et
optimiser sa législation de façon autonome, a-t-elle ajouté.
A l'instar de Hans Rudolf Merz le week-end dernier, la cheffe du
Département fédéral de l'économie (DFE) a souligné la différence
entre les systèmes de fondations de la Suisse et du Liechtenstein.
Elle a toutefois salué le fait que la principauté ait entamé une
révision de son droit des fondations bien avant l'intervention de
l'Allemagne.
Un accord non ratifié par Berlin
La Suisse a déjà conclu avec l'UE un accord au sujet de la
fraude fiscale, mais pour l'instant le texte n'a été ratifié que
par quatorze pays membres, a noté Doris Leuthard, en soulignant que
l'Allemagne ne l'avait pas encore signé. Elle juge nécessaire de
renforcer la collaboration internationale dans ce domaine.
En matière de blanchiment d'argent, la Suisse et le Liechtenstein
figurent parmi les pays qui appliquent les directives les plus
sévères, a dit la conseillère fédérale. Il s'agit de garantir la
crédibilité de la place financière helvétique à l'aide de règles
rigoureuses, a-t-elle expliqué.
Doris Leuthard part du principe que les Etats qui condamnent
actuellement le régime fiscal du Liechtenstein ont aussi d'autres
pays dans leur ligne de mire: "Nous nous attendons à recevoir des
critiques." Elle reste toutefois sereine, puisque l'UE et la Suisse
ont déjà trouvé un consensus au sujet de la fiscalité de
l'épargne.
ats/hoj
Une Confédération passive
L'attitude du gouvernement suisse est loin de satisfaire le Parti socialiste.
"Je suis atterré par la passivité du Conseil fédéral alors que le principal partenaire commercial de la Suisse nous attaque", s'est exclamé le futur président du PS, Christian Levrat, au 19:30 lundi soir.
Du côté du PDC en revanche, Christophe Darbellay a rappelé qu'il existait un accord en la matière et qu'il était appliqué.
Selon lui, il n'y a donc pas de raison de réagir simplement à cause de "jalousies envers notre place financière".