La commission judiciaire de l'Assemblée fédérale est toujours à la recherche d'un procureur général de la Confédération. Elle a écarté mercredi les deux candidats en lice.
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Le procureur général genevois Olivier Jornot (PLR) et le procureur fédéral fribourgeois Andreas Müller (sans parti) s'étaient tous les deux lancés dans la course à la succession de Michael Lauber et étaient prêts à reprendre les rênes du Ministère public de la Confédération (MPC). Ils n'ont pas réussi à convaincre.
"On est reparti pour un tour et cela ne sera pas forcément évident. J'ai le sentiment qu'on cherche un peu la quadrature du cercle. Après cette décision, on peut conclure qu'on ne veut à la limite ni un procureur général d'un canton, ni quelqu'un à l'intérieur de la maison. Il faudra trouver cette perle rare", explique Claude Nicati sur les ondes de la RTS.
Un poste à double tranchant
Ancien procureur général suppléant de la Confédération, le Neuchâtelois connaît bien la fonction. Selon lui, le poste peut être à double tranchant. "Après Carla del Ponte, tous ceux qui sont venus sont partis par la petite porte. Si vous avez un job qui vous convient sur le moment, je ne sais pas si vous avez envie d'entrer dans une fonction telle que celle-là, où vous savez que vous risquez l'opprobre populaire et politique", relève Claude Nicati.
Pour l'avocat, cela explique en partie le peu de candidatures - au nombre de six - déposées auprès du MPC.
"Il y a peu de candidats intéressés. D'autres procureurs généraux cantonaux pourraient l'être. Mais est-ce que vous pensez que ces gens, à moins qu'on aille les chercher, vont se lancer au risque d'essuyer un deuxième désaveu? Je ne suis pas sûr et ça va poser un problème."
"Une certaine poigne"
Claude Nicati estime que le successeur de Michael Lauber devra avoir "une certaine poigne". "C'est un job qui n'est pas facile, un job exposé, dans lequel vous êtes souvent contraint de ramer à contre-courant. On ne veut pas quelqu'un qui soit lisse et insipide."
L'élection du futur procureur général de la Confédération devrait avoir lieu lors de la session de printemps. "On joue à se faire peur. On veut quelqu'un qui puisse avoir les compétences pour assurer la fonction, mais il ne faudrait quand même pas qu'il les ait trop parce qu'il serait susceptible de déranger. J'ai le sentiment qu'on va faire quelque chose de très suisse", analyse Claude Nicati.
Propos recueillis par Valérie Hauert
Texte web: Guillaume Martinez