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Kosovo: la Swisscoy soutenue par le National

L'indépendance du Kosovo a remis en cause la mission de Swisscoy.
L'indépendance du Kosovo a remis en cause la mission de Swisscoy.
La Suisse devrait maintenir sa présence militaire au Kosovo jusqu'en 2011. Le National a accepté par 95 voix contre 78 et 9 abstentions la prolongation du mandat de la Swisscoy qui devait s'achever à la fin de l'année.

Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.

Vu la nouvelle situation d'indépendance de l'ex-province serbe,
une minorité UDC-Verte aurait au moins voulu suspendre la décision
à des fins d'analyses ou limiter la présence de la Swisscoy à fin
2009. Les deux propositions ont été rejetées par 102 voix contre
80, respectivement 103 voix contre 75.



En plus de sa prolongation, le mandat prévoit que le Conseil
fédéral peut désormais renforcer à court terme la Swisscoy de 50
personnes au maximum pour une durée de deux mois au plus dans les
domaines de la maintenance et de la sécurité en cas d'aggravation
de la menace. Le National a accepté cette possibilité de renfort
limité par 94 voix contre 74 et 12 abstentions.

Solidarité et stabilité

On est passé à une phase de transition du mandat de la MINUK
(Mission de l'ONU au Kosovo). Il s'agit de mettre sur pied un
système démocratique, juridique et policier moderne. Vingt Suisses
ont été mis à disposition de l'engagement civil de l'Union
européenne au Kosovo, a déclaré Samuel Schmid.



La KFOR, seul organisme accepté par tous les protagonistes dans la
région, est aussi nécessaire pour assurer la sécurité des
organisations internationales. Sans stabilité, les perspectives
d'avenir resteront longtemps incertaines dans cette région, a
affirmé le ministre de la Défense.



C'est cependant avant tout pour des raisons intérieures que le
National a prolongé le mandat de la Swisscoy. «Notre sécurité est
fortement liée à la situation au Kosovo, vu le nombre de
ressortissants de cette région en Suisse», ont affirmé plusieurs
orateurs. Avec 200'000 personnes, on parle de 27e canton.



C'est d'autant plus vrai depuis la déclaration d'indépendance. Et
il faut aussi penser aux Serbes, a déclaré Corina Eichenberger
(PRD/AG). Eux-mêmes acceptent la présence de la KFOR, a noté Evi
Allemann (PS/BE).



Se retirer prématurément du Kosovo pourrait impliquer des
rechutes. Jakob Büchler (PDC/SG) ne veut pas d'un afflux de
nouveaux requérants d'asile de cette région, a-t-il fait valoir à
l'adresse de l'UDC en particulier.



ats/ap/ant

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La résolution 1244

Selon une minorité emmenée par les Verts et l'UDC, par ailleurs opposés depuis le début, en 1999, à la Swisscoy, la résolution 1244 de l'ONU sur laquelle se base la KFOR n'est déjà plus valable. Elle part en effet du principe que le Kosovo fait partie de la Serbie, ce qui n'est plus le cas depuis la déclaration d'indépendance reconnue par la Suisse.

Le maintien de la KFOR est donc incompatible avec le mandat actuel de l'ONU, selon l'UDC et les Verts. A quoi servait-il d'adhérer à l'ONU si l'on n'attend même pas un nouveau mandat du Conseil de sécurité pour la KFOR, avant de prolonger la Swisscoy, a lancé, ironique, Roland Borer (UDC/SO).

L'ONU estime elle-même que l'engagement de la KFOR doit se poursuivre au-delà de la déclaration d'indépendance, a au contraire déclaré Eric Voruz (PS/VD) au nom de la commission. Il s'agit de consolider la paix afin qu'elle soit durable, a-t-il ajouté.

La résolution 1244 de l'ONU peut concerner la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo, mais elle n'influence en aucun cas la prolongation du mandat de la KFOR, a relevé Samuel Schmid. D'ailleurs tant la Serbie que la Russie partagent cet avis, a précisé le ministre de la défense. Début décembre, les ministres des affaires étrangères des 26 pays de l'OTAN ont convenu de maintenir les effectifs actuels de la KFOR.

Roumanie/Bulgarie: aide de 257 millions

Le Conseil fédéral a donné son feu vert à une aide de 257 millions de francs sur dix ans pour la Roumanie et la Bulgarie, nouveaux membres de l'UE.

Cette contribution de 26 millions par an pour les deux Etats doit toutefois encore être approuvée par le Parlement.

Cette somme ne sera pas financée par une ponction sur l'aide au développement et sera intégralement compensée sur le budget de la Confédération, ont indiqué mercredi le DFAE et le DFE.

La Commission européenne, qui avait réclamé cette contribution, s'est dit "très contente", alors que l'UDC a exigé des contreparties à cette aide.